Par R. Akli
Les équilibres financiers extérieurs de l’Algérie continuent d’évoluer favorablement en 2024, la balance des paiements et celle commerciale affichant des soldes positifs, ce qui permet de conforter davantage l’encours des réserves officielles de change, gage de solvabilité et de pouvoir d’achat à l’international pour l’économie du pays. En effet, selon les agrégats économiques et financiers servant de cadrage au Projet de loi de finances et de budget de l’Etat pour 2025 (PLF 2025), l’encours des réserves officielles de change de l’Algérie, or non compris, a continué à s’améliorer au premier semestre de l’année en cours pour se situer à 69,75 milliards de dollars à fin juin dernier, contre 68,99 milliards de dollars à fin décembre 2023. Durant la même période, indique le document de présentation du PLF 2025, la balance commerciale, qui retrace les évolutions du commerce du pays avec le reste du monde, a affiché un excédent de 2,30 milliards de dollars, contre 6,21 milliards de dollars à la même période de l’année précédente. Un solde commercial qui continue ainsi à être positif, bien que sensiblement en contraction par rapport à l’année dernière, en raison d’une baisse de 6,8% des exportations de biens, combinée à une hausse de 10 % des importations entre les deux périodes de comparaison. Ainsi, les exportations de biens ont atteint un montant de 25,07 milliards de dollars au premier semestre de 2024, contre 26,90 milliards de dollars à la même période de l’année précédente, en baisse de 1,83 milliard de dollars du fait surtout du recul combiné des exportations d’hydrocarbures (-5,2%), s’établissant à 23,14 milliards de dollars et de celles hors hydrocarbures (-22,9%) qui se sont ainsi chiffrées à 1,94 milliard de dollars. En parallèle, les importations de biens se sont établies à 22,77 milliards dollars à juin dernier, en hausse de 2,08 milliards de dollars par rapport à la même période de 2023, tirées notamment par un accroissement de la facture alimentaire (+869 millions de dollars), des biens d’équipements industriels (+813 millions de dollars), des biens de consommation non alimentaires (+779 millions de dollars) et des produits semi-finis (+405 millions de dollars). En dépit de cette tendance à la baisse de la valeur des ventes du pays à l’étranger et de la hausse de ses dépenses globales à l’importation, le solde de la balance des paiements qui retrace, elle, l’ensemble des échanges financiers extérieurs, devra afficher un solde positif de 2,79 milliards de dollars (1,1% du PIB) à la fin de l’exercice en cours, contre 6,35 milliards de dollars (2,6% du PIB) en 2023, selon les prévisions de clôture de 2024 établies à travers le document de présentation du PLF 2025. Les mêmes prévisions anticipent cependant une diminution de 5,5% en dollar courant des exportations de biens, sous l’effet, est-il indiqué, «de la baisse de 6,9% de la valeur des exportations d’hydrocarbures, conséquemment au différentiel du prix du baril considéré, qui passerait de 83,6 dollars en 2023 à 81,5 dollars en prévision de clôture de 2024». Quant à la valeur totale des importations de biens, elle devrait finir l’année avec une hausse globale de 6,1%, selon les mêmes projections, qui tablent toutefois sur le maintien d’un solde positif de la balance commerciale sur toute la période allant de l’année prochaine à 2027. Aussi, est-il attendu, l’épargne du pays en réserves officielles de change, or non compris, devrait continuer à augmenter pour atteindre un montant de 71,78 milliards de dollars à la clôture de l’exercice en cours, représentant ainsi l’équivalent de 15,9 mois d’importations, selon les prévisions du PLF 2025.