Le prix de la banane atteint des sommets vertigineux. À l’instar de plusieurs autres produits qui pèsent lourd sur la poche des citoyens, notamment ceux dont le revenu ne suffit parfois même pas pour couvrir les dépenses du mois, ce fruit est proposé sur le marché à 850 DA.
PAR ASSIA T.
Une flambée qualifiée par le président de l’Association de protection des consommateurs d' »injustifiée, voire même illégale » pour un produit qui ne coûte qu’entre « 1 à 1,50 euros sur le marché mondial ».
Étant donné que « la facturation est obligatoire » et les importateurs connus, Mustapha Zebdi, contacté par l’Algérie Aujourd’hui, « ne voit aucune raison » pouvant bien expliquer cette montée en flèche qui frappe de plein fouet le pouvoir d’achat des Algériens.
Zebdi : «Le prix ne devrait pas dépasser 300 DA/kg»
Avec toutes les redevances de l’acquisition de ce produit, source de fibres alimentaires, à savoir les taxes douanières, « le prix ne doit pas dépasser 300 DA sur le marché national ».
Le président de l’Apoce estime que la situation actuelle est une « pure spéculation ». C’est dans ce sens qu’il a tenu à saluer la mesure prise par le ministère du Commerce, à l’issue d’une séance de travail tenue vendredi avec un nombre d’opérateurs économiques activant dans le domaine de l’importation de bananes.
Celle-ci porte sur l’application de la loi de lutte contre la spéculation à l’encontre de toute
personne impliquée dans le stockage de la banane.
Une démarche à laquelle l’Apoce a appelé depuis quelques mois, d’après M. Zebdi qui plaide pour « la liberté du marché ».
« Tout opérateur en mesure d’importer et de concurrencer ne devrait pas être privé de ce
droit », a souligné M. Zebdi.
Dans le but de réorganiser le marché national, le département de Tayeb Zitouni
s’est penché sur l’encadrement de l’importation de ce fruit.
Selon un communiqué rendu public par le ministère du Commerce, « la délivrance de la domiciliation bancaire d’importation de bananes se fera conformément à un nouveau cahier des charges en vue de faire baisser le prix et assurer la disponibilité de ce produit tout au long de l’année sur le marché national ».
Boulenouar : «Il faut alléger les conditions d’importation»
Pour le président de l’Association nationale des commerçants et artisans, Hadj Tahar Boulenouar, la régulation du marché nécessité « l’allègement des conditions
imposées aux importateurs ».
« Les conditions exigées pour l’obtention de l’autorisation d’importation sont difficiles. L’importateur doit disposer de grands moyens ainsi que d’une chaîne de froid.
Celles-ci peuvent être allégées.
L’importateur peut être sous contrôle au niveau de la chaîne de distribution », a précisé M. Boulenouar dans une déclaration à l’Algérie Aujourd’hui en revenant sur les raisons de la flambée des prix.
Selon lui, cet état de fait tient à « l’insuffisance de la production au niveau national ». « Par rapport à la demande, la production de ce fruit est insuffisante. Il est essentiel de savoir que la banane est un produit régulateur.
C’est-à-dire que la hausse de son prix provoque la cherté de d’autres fruits comme les oranges entre autres », a expliqué le président de l’ANCA. En outre, M. Boulenouar pointe une « lenteur » dans le traitement des dossiers en vue d’obtenir l’autorisation d’importation.
« Certains ont déposé les dossiers depuis 3, voire même 6 mois, et jusqu’à présent ils
sont en étude », a laissé entendre M. Boulenouar.
A. T