Par R. Akli
Redoubler d’efforts pour mobiliser plus de ressources financières, notamment celles échappant aux circuits officiels, tout en étant plus actifs dans le financement de l’investissement et de l’économie nationale dans son ensemble, constituent autant d’objectifs assignés désormais aux acteurs de la sphère financière domestique, en particulier les banques de la place, appelées désormais à être plus efficaces et plus compétitives… C’est ce qui ressort de la réunion de coordination, tenue avant-hier au siège du ministère des Finances à Alger, autour des défis et priorités névralgiques de diversification des sources de financement de l’économie nationale, de la réforme du marché financier local, de la régulation des importations et de la canalisation des fonds circulant hors banques vers les circuits formels. Une réunion présidée par le ministre des Finances, Laâziz Faïd, et à laquelle ont pris part les principaux acteurs du secteur, dont notamment les Directeurs généraux des banques publiques et les intervenants du marché financier, ainsi que le représentant de la Cellule de traitement du renseignement financier (CTRF), le Directeur général du Fonds national d’investissement (FNI) et le Directeur général du Trésor et de la comptabilité, selon un communiqué officiel rendu public hier par les services du ministère des Finances. Mettant en avant la nécessité d’œuvrer à optimiser la collecte des ressources fiscales, domaniales, douanières et bancaires, le premier argentier du pays, indique le même communiqué, n’a pas manqué d’insister à cet égard sur l’impératif de veiller à exploiter «toutes les niches potentielles», évoquant dans le même contexte l’importance de «l’élargissement de l’inclusion économique et financière et d’une lutte renforcée contre le marché informel». A cet effet, il a particulièrement exhorté les banques à «intensifier leurs efforts pour la mobilisation des ressources, notamment celles thésaurisées en dehors du circuit officiel», tout en les incitant à remplir davantage leurs missions de conseil et d’accompagnement en faveur des porteurs de projets d’investissement. Selon le ministre, il est ainsi impératif de veiller à «tirer les leçons des expériences passées et de trouver des solutions novatrices pour attirer les investissements nécessaires à la réalisation des objectifs fixés dans les différents secteurs économiques».
La BDL et Djezzy en Bourse…
Dans cet ordre d’idées, note le communiqué du ministère, cette réunion de coordination a permis également de faire le point sur l’avancement des opérations d’introduction en Bourse de la Banque de développement local (BDL) et de l’opérateur de téléphonie, Djezzy, l’enjeu, est-il précisé, étant d’accélérer la diversification des sources de financement de l’économie. Une priorité stratégique qui passe ainsi par le développement du marché financier, mais aussi par le renforcement des financements bancaires, indique la même source, en soulignant que le ministre des Finances a appelé en ce sens à mettre en place «des groupes de travail pour améliorer la coordination entre le FNI et les banques, afin de maximiser l’impact des investissements sur la croissance économique». De même, le ministre a appelé à «l’élaboration d’une réflexion approfondie pour fluidifier les opérations d’importation des matières premières essentielles à la production nationale» et la sécurisation des approvisionnements du marché, tout en insistant sur la nécessité de veiller en même temps à protéger les réserves officielle de change. L’année 2025, a-t-il tenu à préciser, en définitive, «marquera une étape charnière pour l’économie nationale, dans le cadre des réformes structurelles initiées à travers le programme du président de la République» et devra ainsi connaître, a-t-il ajouté, «des progrès significatifs en termes de performances économiques et d’optimisation de la collecte des ressources». Un message de mobilisation pour l’ensemble des segments du secteur financier, dont surtout les banques, afin d’accélérer les réformes nécessaires à l’amélioration de leurs performances et de leur efficacité dans la collecte de l’épargne et le financement de l’investissement.