Par Zine Haddadi
L’Algérie a choisi de confier le dossier du développement de la filière du lithium à une compétence algérienne reconnue mondialement dans ce domaine en la personne de Karim Zaghib.
Le professeur en génie chimique et en génie des matériaux à l’université Concordia au Canada a été reçu hier par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, après avoir rencontré le ministre de l’Energie, Mohamed Arkab, dimanche dernier.
Avec le président de la République, Karim Zaghib a abordé de manière concrète les projets à développer en matière de lithium en Algérie. Disposant de garanties présidentielles, Karim Zaghib voit grand pour le futur de cette filière dans notre pays.
A sa sortie de la rencontre avec le président Tebboune, le Pr Zaghib a dévoilé le contenu de la discussion qu’il a eue avec lui.
«On a discuté des mines de lithium, de fer et de phosphate qui entrent dans la fabrication de ces batteries utilisées à la fois pour les voitures électriques et pour le stockage de l’énergie», a confié le scientifique établi au Canada.
L’homme aux 600 brevets d’invention dans son domaine et aux plus de 546 publications scientifiques compte mettre tout son savoir et son expérience au profit de son pays, l’Algérie.
Le Pr Zaghib, directeur exécutif du projet Volt Age mené par l’Université de Concordia au Canada, a donné des détails sur les projets qu’il va chapeauter en Algérie en collaboration avec le ministère de l’Energie et des entreprises publiques dans la filière du lithium.
«Nous allons travailler avec le ministère de l’Energie et la Sonarem, et la première étape consiste à produire l’acide phosphorique, et la seconde à produire la cathode», a révélé le Pr Zaghib.
50 000 emplois directs
Le professeur a exposé au président Tebboune les retombées positives de l’investissement et du développement de cette filière sur l’économie nationale. En matière d’emploi, le Pr Zaghib a donné des chiffres qui ont de quoi enthousiasmer.
Selon Karim Zaghib, «la filière de la batterie au lithium créera un minimum de plus de 50 000 emplois directs et jusqu’à 100 000 emplois indirects».
Le Pr Zaghib estime que l’Algérie possède déjà «un écosystème exceptionnel avec les métaux, les énergies et la ressource humaine dont elle dispose».
Le potentiel de l’Algérie, la volonté politique traduite par l’intérêt du président de la République, font dire à l’expert international dans le domaine du lithium que notre pays est capable de franchir de grandes étapes dans cette filière.
«On va unir nos efforts pour faire de l’Algérie un grand producteur de ces batteries de lithium qui sont très sécuritaires et qui sont utilisées par Tesla, Mercedes, GM, Ford… toutes les sociétés en Chine utilisent cette cathode composée de lithium, de fer et de phosphate», a-t-il ambitionné.
Karim Zaghib, une référence au Canada
En la personne de Karim Zaghib, l’Algérie a fait appel à une compétence qui a traduit ses connaissances en investissements à travers un programme de recherche créé au niveau de l’université de Concordia au Canada.
Ce programme a bénéficié d’un investissement de 123 millions de dollars de la part du programme d’excellence en recherche Canada First.
Une partie de cet argent a servi à faire de Volt Age une entité leader en matière de décarbonisation. Ce financement a été destiné à soutenir 36 projets novateurs de l’Université Concordia et d’institutions partenaires : l’Université de Calgary, l’Université métropolitaine de Toronto et l’Université Dalhousie. Ces projets visent à réduire les émissions de CO2 en se concentrant sur les environnements bâtis durables, les systèmes de transport résilients et l’engagement des citoyens, indique le programme Volt Age sur Linked IN.
Avec Karim Zaghib, c’est sur une grosse pointure que reposent ainsi les ambitions algériennes dans le développement de la filière du lithium.