/Au moment où la colère monte chez les syndicats du secteur de l’éducation nationale, le premier responsable du secteur Abdelhakim Belabed joue la carte de l’apaisement en réitérant son ouverture au dialogue avec les partenaires sociaux et cela en vue de satisfaire leurs revendications socioprofessionnelles.
C’est en marge d’une rencontre avec l’Unpef que le ministre de l’Education nationale est revenu sur la question du statut particulier des travailleurs qui, rappelons-le, fait actuellement l’objet d’une révision de la part d’une commission ministérielle fraichement installée. Malgré l’exclusion des syndicats autonomes de la commission, Belabed a affirmé sa détermination à travailler avec les partenaires sociaux pour trouver des solutions et répondre favorablement à leurs revendications. «Nous avons présenté des propositions pour travailler efficacement et sérieusement sur la réforme du statut particulier des travailleur, une révision qui émane de la volonté du président de la République pour prendre en charge l’ensemble des revendications des travailleurs du secteur», a déclaré le ministre en ajoutant : «C’est dans ce sens que nous avons procédé à l’installation d’une commission technique à laquelle nous avons donné une deadline pour assurer sa crédibilité. Le but de ce travail, c’est d’offrir un cadre règlementé pour organiser la vie professionnelle des travailleurs et qui va dans le sens de la volonté du président de la République», a-t-il dit. Organisant actuellement des rencontres bilatérales avec les syndicats du secteur dans le cadre de la réforme dudit statut particulier, Belabed s’est montré conciliant avec les partenaires sociaux : «Nous sommes prêts à travailler avec l’ensemble des syndicats agréés par le ministère de l’Education pour trouver des solutions à l’ensemble des revendications des travailleurs du secteur dont le nombre dépasse les 800.000. Nous sommes prêts à entendre toutes vos suggestions et vos propositions que cela soit dans le cadre de la révision du statut particulier ou un autre dossier que vous jugez important ou les deux à la fois», a-t-il dit. Une déclaration qui est une véritable main tendue aux syndicats autonomes. Visiblement très soucieux des conditions sociales et professionnelles des travailleurs de son secteur, Belabed n’a pas omis de saluer les décisions du président de la République concernant l’augmentation du point indiciaire et la baisse de l’impôt sur le revenu global pour les travailleurs du secteur public, des mesures qui auront des «retombées bénéfiques sur les travailleurs», a-t-il estimé.
1er jour de la grève du Cnapeste : Les lycées suivent, les autres un peu moins
Les écoles algériennes ont été perturbées hier avec une grève (qui se poursuivra aujourd’hui) initiée par le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire. Un mouvement qui a été largement suivi, selon les chiffres avancés par le syndicat qui n’est pas près de décolérer. En effet, pour cette première journée de protestation, le syndicat a affirmé que le taux de suivi de la grève a atteint les 75% pour le cycle secondaire. Pour le cycle moyen, le syndicat a indiqué que le taux de suivi se situait entre 30% et 75% soulignant un grand écart observé d’un établissement à un autre. Le cycle primaire, pour sa part s’est distingué par un très faible taux de participation se situant entre 5% et 30%. Un pourcentage qui ne décourage nullement le Cnapeste qui revendique un nombre d’adhérent plus important dans l’enseignement secondaire. «Nous sommes pour le moment très satisfaits ; les enseignants ont répondu favorablement à l’appel du syndicat car nous ne faisons que défendre nos droits», a déclaré Messaoud Boudiba, porte-parole du Cnapeste qui a annoncé la tenue aujourd’hui des conseils de wilayas du syndicat en prévision de la tenue de son conseil national prévu du 5 au 6 novembre. Interrogé sur une éventuelle réaction de la tutelle, le syndicaliste nous a affirmé n’en avoir reçu aucune. «Notre dernier débat avec le ministre de l’Education nationale remonte au 24 septembre dernier où nous avons été reçus pour trouver un terrain d’entente. Hélas, la réunion s’est soldée avec PV de promesses qui n’ont pas été tenues d’où notre mécontentement», a déclaré Boudiba. Pour rappel, le syndicat avait décidé d’organiser une grève cyclique de deux jours et cela jusqu’à la satisfaction de ses revendications socioprofessionnelles. Parmi elles : l’amélioration du pouvoir d’achat des enseignants et des travailleurs du secteur, l’accès au logement mais aussi les questions de la retraite, des œuvres sociales et de la mise à jour de l’allocation. Pour le volet professionnel, le syndicat appelle à l’allégement du volume horaire et la régularisation de la situation des enseignants de l’enseignement technique en leur assurant une promotion automatique au poste d’enseignant formateur.
W. S.