Benbahmed accuse : «Novo Nordisk crée une pression et affole les malades»

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/Depuis son arrivée à la tête du secteur de l’Industrie pharmaceutique, Lotfi Benbahmed, mène un véritable combat contre ceux qu’ils qualifient de lobbies du médicament.

Quelques mois après avoir accusé le lobby des importateurs d’être les principaux responsables de la pénurie de certains produits pharmaceutiques, le ministre est revenu hier à la charge en formulant de graves accusations cette fois, à l’encontre du géant danois Novo Nordisk spécialisé dans les traitements contre le diabète.  «Nous avons donné à ce laboratoire un programme d’importation de 3 millions d’unités en 2021, mais depuis la relance des programmes d’importations, nous avons constaté que ce laboratoire se contente d’importer de petites quantités entre 100.000 et 200.000 unités. Une façon claire de créer une pression et affoler les malades. Nous avons relevé aussi que ce laboratoire n’hésite pas à faire de la promotion et aller vers les médecins pour leur demander d’augmenter les doses prescrites aux malades de sorte que le patient qui d’habitude consomme deux boites en achète trois», a déclaré le ministre de l’Industrie pharmaceutique au micro de Dzair News et Santé news.

«Il agit de la sorte car on a baissé les prix»

Des pratiques douteuses qui interviennent, selon le ministre, comme une réponse à la baisse des prix de ses produits pharmaceutiques imposé par l’Algérie. «Si ce laboratoire agit de la sorte, c’est parce que nous lui avons exigé de baisser ses prix. Nous étions son premier grand client dans la région Afrique et peut-être même dans la région Mena mais les prix que nous propose ce laboratoire étaient plus élevés que ceux proposés à la Tunisie qui est un pays voisin. Nous avons donc aligné les prix à ceux de la Tunisie», explique Lotfi Benbahmed qui dénonce par la même occasion le monopole créé par ce laboratoire danois. Dans ce sillage, il a aussi accusé Novo Nordisk de reporter sciemment son partenariat avec le groupe pharmaceutique public Saidal pour la production d’insuline signé en 2021. «Chaque année, ils retardent et reportent», regrette le ministre. Cependant, le premier responsable de l’industrie pharmaceutique n’a pas laissé passer les pratiques de l’entreprise internationale à laquelle il a adressé un avertissement et qui risque désormais une sanction financière. 

«L’Algérie nouvelle ne baissera pas les bras»

Par ailleurs, sachant que l’insuline représente 20% de la facture d’importation de la pharmacie centrale des hôpitaux et que l’Algérie n’a pas encore atteint son objectif de la produire localement à 70% de ses besoins, Lotfi Benbahmed a indiqué que son département veille actuellement à «l’enregistrement de médicaments biosimilaires», et cela, dans l’objectif de «casser le monopole exercé par ce laboratoire et d’autres aussi». Le ministre a conclu son intervention en mettant en garde les laboratoires pharmaceutiques contre certaines pratiques qu’il ne laissera plus passer. «C’est connu dans le monde, il y a des laboratoires qui exercent du lobbying à travers la publicité, la promotion et les voyages.  L’Algérie nouvelle ne baissera pas les bras», dit-il.

W. S.