Par R. Akli
La balance commerciale de l’Algérie, soit le différentiel entre ses exportations et ses importations de marchandises, a renoué avec les excédents à partir de 2021 où elle a enregistré un premier solde positif de 294 milliards DA, avant de passer à 1638 milliards DA, soit l’équivalent de 12,1 milliards de dollars en 2023. C’est ce que fait ressortir un bilan publié hier par l’Office national des statistiques (ONS) sur l’évolution des chiffres du commerce extérieur de l’Algérie de 2018 à 2023. Entre ces deux périodes de comparaison, les importations globales de marchandises en valeur sont passées de 5403 milliards DA à 5793 milliards DA, tandis que le montant total des exportations à évolué de 4889 milliards DA à 7432 milliards DA, selon le même bilan. Aussi, le taux de couverture des importations par les exportations a connu une évolution positive, en passant de 90,5% en 2018 à 166,2% en 2022, avant d’enregistrer une relative diminution pour se situer à 128,3% en 2023. En termes de structures des importations de marchandises par groupe d’utilisation, le document de l’ONS indique notamment qu’entre 2018 et 2023, la part du groupe «alimentation, boissons, tabac» est passé de 18,5 à 24,4%, celle des matières premières de 3,6 à 6,8%, les demi-produits de 23,7 à 23,8%, les équipements industriels de 29,1 à 26% et les biens de consommation de 21,1 à 14%. Par région économique, l’Union européenne (UE) arrive en tête des principaux fournisseurs de l’Algérie, avec toutefois une part dans la structure des importations globales du pays en baisse de 45,5% à 34% entre 2018 et 2023, alors que l’Asie, qui pointe en deuxième position, a vu sa part passer de 25,8 à 26,8% sur la même période de référence. Par pays, la Chine occupe la première place du podium des premiers fournisseurs de l’Algérie avec une part globale en progression de 17% en 2018 à 19,9% en 2023, suivie par la France dont la part a cependant reculé de 10,4 à 7,4% entre les deux périodes de comparaison. Parallèlement, l’évolution de la structure des exportations algériennes de marchandises montre une nette prépondérance du groupe énergie et lubrifiants dont la part globale a relativement reculé de 93% à 90% entre 2018 et 2023, suivie du groupe des demi-produits avec une part en nette évolution de 5,6 à 8,5% durant la même période. Hors hydrocarbures, le bilan de l’ONS cite parmi les principaux produits exportés par l’Algérie en 2023, les engrais minéraux ou chimiques azotés, les ciments non pulvérises dits «clinker», les solvants naphta, les barres en fer et en acier, l’ammoniac anhydre, les demi-produits en fer ou en acier non alliés, le sucre de canne, les phosphates de calcium naturels, les hydrogènes et les dattes. S’agissant des principaux clients de l’Algérie, l’Italie, la France et l’Espagne arrivent, dans l’ordre, en tête du classement, avec des parts respectives de 28,2, 13 et 9% dans la structure globale des exportations algériennes en 2023. Une année globalement marquée par «une évolution contrastée» du commerce extérieur de l’Algérie, selon l’analyse de l’Office national des statistiques, qui souligne en ce sens que «les exportations, constituées principalement d’hydrocarbures, ont baissé de 15,6%, tandis que les importations ont augmenté de 9,3%». En dépit de ces évolutions défavorables, l’Algérie, note l’Office, «a enregistré un excédent commercial de 12,1 milliards de dollars», bien que «le taux de couverture des importations par les exportations s’est détérioré, en passant de 166,2% à 128,3%» entre 2022 et 2023. L’ONS souligne en outre que «les hydrocarbures continuent de dominer les exportations algériennes, représentant 90% du total en 2023, soit 49,3 milliards de dollars», contre un montant d’exportations hors hydrocarbures évalué à 5,4 milliards de dollars, en baisse de 18,2% par rapport à 2022. «L’Union européenne reste un partenaire commercial essentiel pour l’Algérie», avec des parts de 34% des importations et de 64,5% de exportations algériennes, alors que l’Afrique «demeure un partenaire commercial marginal, avec seulement 1,1% des exportations et 0,5% des importations à destination ou en provenance de ce continent», selon le document de l’ONS.