Bilan du secteur des assurances à fin juin 2024 : Un chiffre d’affaires de près de 90 milliards DA

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 Par R. Akli

Le marché national des assurances a connu «une dynamique positive» au cours du premier semestre de l’année en cours, enregistrant ainsi un chiffre d’affaires global de l’ordre de 89,8 milliards de dinars, soit une croissance de 7% par rapport à la même période de l’exercice précédent, indique un communiqué rendu public hier par l’Union algérienne des assureurs et réassureurs (UAR). Cette croissance, souligne la même source, est tirée en partie par l’augmentation «significative» des acceptations internationales en réassurance, qui ont marqué un bond de 51% pour atteindre un montant global de 5,8 milliards de dinars, mais également par la poursuite des performances de la branche des «assurances dommages» – risques autres que ceux liés aux assurances de personnes et vie – et dont le chiffre d’affaires s’est accru de 5% pour atteindre un total de primes de 73,6 milliards de dinars. Dans le détail, l’UAR précise que «l’assurance automobile reste prédominante, représentant plus de la moitié de la production, et toutes les autres branches ont également affiché des résultats positifs». A noter à cet égard que la branche des assurances automobile avait enregistré durant les trois premiers mois de l’année en cours un chiffre d’affaires de 21,4 milliards de dinars, soit une croissance de 8,2%, selon  les chiffres du Conseil national des assurances (CNA). Une progression induite par «l’entrée en portefeuille de nouvelles affaires, conséquence de l’octroi d’agréments d’importations en 2023 au profit de plusieurs concessionnaires», selon la même institution consultative, qui fait état en ce sens d’une hausse de 6,7% du volume de contrats enregistrés dans cette branche durant le trimestre en question. S’agissant des évolutions de la branche des assurances de personnes (vie, décès, voyages…), le communiqué de l’UAR souligne que le total des primes collectées sur cette catégories de  risques a atteint 10,28 milliards de dinars durant le semestre écoulé, soit une progression de 5% par rapport à la même période de l’exercice précédent. Une hausse réalisée essentiellement grâce à «l’essor significatif» des produits d’«assurance voyage», dont le total des primes a crû de 29%, souligne la même source, qui précise toutefois que les assurances de «prévoyance collective» demeurent prépondérantes dans la structure de production de  cette branche. Au registre des indemnisations, l’UAR fait état d’un montant global de sinistres réglés de l’ordre de 33,3 milliards de dinars, soit une baisse de 5% par rapport à l’année écoulée, bien que certaines branches, comme l’assurance automobile et les risques agricoles, aient connu des hausses en ce domaine, respectivement de l’ordre de 3% et  21% pour ces deux catégories de risques. Dans l’ensemble, les résultats enregistrés par le marché national des assurances au cours des six premiers mois de 2024 dénotent d’«une solidité remarquable, malgré les défis et les variations dans les indemnisations», estime l’Union des assureurs, ajoutant que «la résilience globale du secteur reste un indicateur clé de son rôle essentiel dans le soutien et la stabilisation de l’économie nationale».

 

Réformes…

A noter que ce segment névralgique du système financier national fait l’objet actuellement d’un important chantier de réformes à travers, notamment, la finalisation en cours d’une nouvelle loi-cadre sur les assurances en vue de moderniser sa gouvernance et son fonctionnement et d’accroître ainsi son apport au PIB du pays. Examiné en première lecture lors d’une réunion du Conseil des ministres en mai dernier, cet important projet de loi, très attendu par les assureurs nationaux, devra faire l’objet de plusieurs enrichissements et clarifications, avant d’être finalisé et promulgué, tel qu’ordonné en ce sens par le président Tebboune. De fait, le chef de l’État avait signifié, lors de la même réunion, que «le domaine des assurances est étroitement lié à la souveraineté nationale» et, par conséquent, le projet de loi en question, avait-il enjoint, «ne doit comporter aucune lacune, afin d’éviter les pratiques qui avaient cours par le passé aux dépends du Trésor public».