/Politiques, économistes et financiers abordaient depuis quelques mois la question relative à la formule que devrait prendre le nouveau système de subvention contenue dans la loi de finances 2022 prévue pour le deuxième semestre de l’année courante. Il s’agit, donc, de la méthode efficiente à mettre en place pour garantir l’arrivée de l’argent des subventions aux catégories les plus diminuées de la population.
L’Algérie qui débourse chaque année un montant faramineux de 1900 milliards de dinars pour le soutien des prix de produits de large consommation dont bénéficient toutes les catégories de la société, juge aujourd’hui nécessaire de migrer vers un système de ciblage de la population. La question qui se pose, c’est comment faire pour réussir cette migration d’un système de subventions généralisées à un nouveau modèle basé sur le ciblage des catégories les plus diminuées ? Pour répondre à cette question, une commission nationale chargée de cette mission sera constituée prochainement, d’après le vice-président de la commission des finances à l’Assemblée nationale, Ahmed Beljilali, et qui aura pour mission de déterminer les personnes nécessiteuses qui peuvent bénéficier de l’aide de l’Etat. Selon ce dernier, «un large débat sera lancé prochainement englobant les économistes, les spécialistes, les politiques et les membres de la société civile, pour travailler sur les outils et les moyens à mettre en place permettant d’identifier les catégories qui nécessitent l’aide de l’Etat», affirme-t-il. De son côté, le président de l’Association de protection du consommateur, Mustapha Zebdi, estime que la subvention des produits a démontré ces limites, d’où la nécessité de trouver une nouvelle formule permettant de garantir le maintien des subventions pour les personnes nécessiteuses sans parler de la formule à adopter. «Les subventions coûtent des sommes faramineuses au Trésor public et le produit subventionné ne répond malheureusement pas aux normes qualité/prix comme c’est bien le cas du pain subventionné et du lait», explique-t-il. Pour ce qui est de la formule que va prendre le nouveau système de subventions que pourrait adopter prochainement l’Algérie, le président de l’Association de la protection du consommateur appelle à un large débat autour de cette question sensible et à garantir l’arrivée des subventions aux personnes qui «nécessitent vraiment l’aide de l’Etat». Pour M. Zebdi, «dans le cas actuel, il est question d’identifier les personnes qui sont dans le besoin et qui peuvent bénéficier de cette aide. Pour l’instant, ne nous disposons d’aucune information sur le nombre de personnes éligibles, en raison de l’absence d’un système d’information fiable et une fiche nationale des personnes dans le besoin» affirme-t-il.
Recours au système déclaratif
En fait, pour l’identification des personnes éligibles à l’aide de l’Etat, le gouvernement a désormais déjà tranché sa position sur la formule à adopter. Le directeur des budgets au ministère des Finances, Abdelaziz Faïd, avait affirmé que le gouvernement a opté pour le système «déclaratif». Le haut responsable au ministère des Finances ne s’est pas uniquement contenté d’annoncer le modèle de subventions à adopter prochainement. Il a également fourni quelques bribes sur les mécanismes à mettre en place pour l’application du nouveau système sur le terrain. Il avait expliqué également que son département compte mettre en place dans les prochains mois un «fichier national» des personnes éligibles à la compensation monétaire. Comment le fichier sera-t-il établi ? Selon ce dernier, dans les premiers temps, les ménages seront appelés à déclarer leurs moyens éligibles à la compensation monétaire. Après l’inscription sur le fichier, des opérations de «contrôle d’éligibilité seront lancés au niveau local et national, et ce, en aval», avait-il expliqué. Pour ce qui est du montant réservé pour les subventions après l’entrée en vigueur du nouveau système, le directeur des budgets affirme que «le département des finances travaille sur le système d’information avec l’appui de modèle de ciblage calculables ajouté à un grand fichier au niveau du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales et l’Aménagement du Territoire, lié à l’état civil et au revenu»
- B.