Par Samir Ould Ali
Après en avoir posé la première pierre en juin 2022, Abdelmadjid Tebboune a inauguré, jeudi dernier à Oran, la station de dessalement d’eau de mer de Cap Blanc. Un événement majeur pour le président de la République en attendant la réception prochaine des quatre autres stations de dessalement rentrant dans le cadre du programme d’urgence lancé en 2021 pour faire face au stress hydrique : Fouka 2 (Tipasa), Cap Djinet (Boumerdès), Tighremt (Béjaïa) et El Tarf.
Pour le président Tebboune, l’achèvement d’une infrastructure d’une telle envergure en seulement 26 mois relève d’un miracle. Elle a été «achevée en un temps record, alors qu’elle était initialement prévue pour une durée de 36 mois. Mais grâce à la détermination et à la volonté de servir la patrie et le citoyen, cet objectif a été atteint», s’est-il enorgueilli en saluant les efforts consentis par ceux qui ont œuvré à la construction de la station. «Je ne trouve pas de mots pour remercier tous ceux qui ont contribué à la réalisation de ce grand projet. Félicitations à l’Algérie et aux Algériens !», a-t-il lancé.
Conduit par des compétences nationales, ce projet a, pour rappel, été supervisé par l’Algerian Energy Company (AEC) et réalisé avec la participation d’entreprises nationales telles que l’Entreprise nationale de grands travaux pétroliers (ENGTP), la Société nationale de génie civil et de construction, ainsi que le groupe Cosider.
Pour Abdelmadjid Tebboune, la réception de la station de Cap Blanc traduit la résilience des Algériens dans les moments difficiles : «Nous sommes arrivés au stade des grandes réalisations en un temps record et avec les technologies les plus modernes», a-t-il estimé en affirmant que «grâce à la volonté des hommes, du simple ouvrier au plus haut cadre, le défi a été relevé».
Selon les prévisions, la station de Cap Blanc, dont la capacité de production annoncée est de 300 000 m3/jour, devrait contribuer à répondre aux besoins en eau potable des habitants d’Oran, mais aussi à ceux de la région Ouest, notamment les wilayas de Mostaganem, Sidi Bel Abbès, Relizane, Aïn Témouchent et Mascara. Soit une population cumulée estimée à environ six millions d’âmes.
Elle vient s’ajouter aux stations de dessalement d’eau de mer d’El Macta (construite en 2012, mais qui n’a jamais atteint sa pleine capacité de production maximale de 500 000 m3/jour) et la station Kahrama dont la production dépasse à peine les 85 000 m3/jour. Elle s’ajoute également aux deux petites stations de Bousfer (5500 m3/jour d’eau potable) et Aïn Türck (5000 m3).
Selon Houari Khodja, directeur de la distribution de la Société des eaux et de l’assainissement d’Oran (SEOR), la région ouest de la wilaya d’Oran, qui était précédemment approvisionnée par l’usine de Chatt El Hilal, à Aïn Témouchent, bénéficiera désormais d’une amélioration significative de son approvisionnement en eau potable. Lequel approvisionnement s’étendra dans les semaines à venir à d’autres zones de l’ouest d’Oran, tels que le pôle Ahmed Zabana, dans la commune de Misserghine, ainsi que plusieurs quartiers comme Haï Louz et Sakhra, sans oublier la localité d’El Hassi. La distribution s’étalera ensuite aux quartiers de la zone Est d’Oran, comme Haï Sabah et le quartier El Yasmine.
Le responsable de la SEOR a, par ailleurs, précisé que la production de la station de Chatt El Hilal sera désormais réservée exclusivement à Aïn Témouchent et à une partie de la wilaya de Sidi Bel Abbès.
Sur le plan national, il est attendu que l’apport combiné des stations de Cap Blanc, Fouka 2, Cap Djinet, Béjaïa et Tarf atteigne les 1,5 millions de m3 d’eau dessalée par jour, ce qui portera la capacité globale nationale à 3,6 millions de m3. Rappelons que l’Algérie compte actuellement 25 stations de dessalement de l’eau de mer, ce qui vaut à l’Algérie d’occuper la première place africaine en matière de dessalement.
Avec sept nouvelles stations de dessalement prévues entre 2025 et 2030 dans les wilayas de Tlemcen, Mostaganem, Tizi Ouzou (2 stations), Chlef, Jijel et Skikda, l’Algérie ambitionne de couvrir 60% des besoins en eau de la population d’ici 2030.