Cap sur la 5G

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5G

Le lancement du réseau mobile de cinquième génération (5G) est sur le point de devenir une réalité en Algérie. Bien plus qu’une simple avancée technologique, la 5G s’impose comme un levier stratégique pour moderniser les services publics, dynamiser l’économie et renforcer l’attractivité du pays.

PAR MANSOUR M.

Lors de la réunion gouvernementale d’hier, le déploiement de la 5G a occupé une place centrale dans les discussions. Les progrès réalisés à ce jour ont été évalués, et les étapes restantes ont été examinées en vue d’une mise en œuvre imminente. Grâce à ses débits ultra-rapides, sa faible latence et sa capacité accrue, la 5G représente une réelle opportunité, comme le souligne le communiqué sanctionnant cette réunion. Celui-ci a mis en lumière le rôle crucial qu’elle peut jouer dans la transformation des secteurs industriels stratégiques. On peut citer, à ce titre, des secteurs tels que l’énergie, les télécommunications et l’automobile, mais aussi bien d’autres. En facilitant l’intégration des objets connectés et l’automatisation des processus de production, cette technologie promet de rendre les entreprises algériennes plus compétitives.

Des services publics qui subiront également une transformation

L’impact de la 5G ne se limitera pas à l’économie. Même si des défis demeurent, les services publics auront également l’opportunité de se moderniser. Dans le domaine de l’éducation, le secteur pourrait aussi profiter de cette avancée technologique, dans la mesure où les cours en ligne gagneraient en interactivité et en accessibilité, ce qui aiderait à réduire la fracture numérique, notamment entre les zones urbaines et rurales. Quant à l’administration publique, elle pourrait envisager une simplification des démarches et une meilleure gestion des services grâce à la digitalisation, facilitant ainsi l’accès des citoyens aux services de l’État.

Des opérateurs télécoms fin prêts

Dans cette dynamique de modernisation, les trois opérateurs mobiles prennent déjà des mesures pour accompagner cette transition technologique. Ooredoo a formé un partenariat stratégique avec Huawei afin de moderniser ses infrastructures en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, se préparant ainsi à la transition vers la 5G. Djezzy, pionnier dans ce domaine, a mené dès 2022 des tests concluants avec Huawei et Nokia, prouvant la capacité de son réseau à supporter cette nouvelle génération de télécommunications. De son côté, Mobilis a lancé, il y a plusieurs années, une transformation de son infrastructure, visant non seulement à connecter les individus, mais aussi les objets et les systèmes intelligents.

Gestion du spectre des fréquences

Cependant, bien que ces initiatives aient marqué des avancées significatives, le projet a pris du retard, en partie en raison de défis techniques. Néanmoins, des progrès notables ont été réalisés, notamment en ce qui concerne la gestion du spectre des fréquences, un élément clé pour la mise en service du réseau. Dans ce contexte, les opérateurs et les acteurs du secteur numérique collaborent étroitement pour moderniser les équipements et étendre la couverture réseau. Par ailleurs, la cybersécurité reste une priorité absolue : des protocoles stricts sont déployés pour protéger les données sensibles et garantir la souveraineté numérique du pays.

Un tournant décisif vers l’Algérie numérique

Le lancement de la 5G représente bien plus qu’une avancée technologique. Il marque une étape clé dans la transformation numérique du pays, alors que l’Algérie ambitionne de se positionner parmi les leaders africains de la connectivité et de l’innovation numérique. Au-delà de la modernisation des infrastructures et de la dynamisation de l’économie, ce déploiement incarne une promesse d’amélioration tangible pour la vie quotidienne des citoyens, avec des applications concrètes dans divers secteurs. Dans cette optique, il est raisonnable de s’attendre à ce que le gouvernement dévoile, dans les mois à venir, les premières zones pilotes ainsi qu’un calendrier détaillé pour le déploiement national.