Cas de diphtérie et de paludisme au Sud : Lancement d’une campagne de vaccination

0
44

Par Brahim Aziez

 

Pas moins de «40 décès ont été causés par les épidémies de diphtérie et de paludisme réapparues, récemment, dans les zones frontalières du sud du pays». C’est le chiffre annoncé par le professeur Kamel Sanhadji qui intervenait, hier, sur les ondes de la chaîne 3. Le président de l’Agence nationale de la sécurité sanitaire qui revient du Sud, où il s’était rendu dans le cadre d’un comité médical pour s’enquérir de la situation épidémiologique dans les zones touchées, a précisé que «parmi les 28 décès attribués à l’épidémie de diphtérie, 27 ont été enregistrés dans la région de Tinzaouatine et un seul cas à In Guezzam». A cela s’ajoutent «12 décès causés par le paludisme, dont 7 à Tinzaouatine et 5 à In Guezzam», selon l’intervenant qui soulignera que dans la wilaya de Tamanrasset «le nombre de cas de diphtérie reste faible, avec un à deux nouveaux cas enregistrés chaque jour».

Se montrant rassurant, il affirmera que tout a été mis en place pour faire face à cette épidémie : «Les infrastructures sanitaires et les professionnels de santé sont bien préparés à prendre en charge les patients rapidement et efficacement».

Reste que, selon lui, la situation est favorisée par les conditions climatiques actuelles, marquées par les importantes pluies qui se sont abattues sur le Sud du pays ces dernières semaines.

Donnant plus de détails sur la répartition des cas enregistrés, le Pr Sanhadji soulignera que la majorité des nouveaux cas de diphtérie, enregistrés depuis la fin du mois d’août, proviennent des zones frontalières où les systèmes de santé sont moins développés, touchant principalement Tinzaouatine et Timiaouine. Le responsable  de l’Agence nationale de la sécurité sanitaire précisera, sur ce point, que «l’Algérie applique un principe d’égalité dans le traitement des patients, offrant des soins aux migrants, tout en maintenant un programme de vaccination généralisée salué par l’Organisation mondiale de la santé».

Mais la situation a été aggravée, selon lui, avec une hausse du paludisme, une hausse favorisée par les conditions climatiques récentes ayant provoqué des eaux stagnantes propices à la prolifération des moustiques.

Il annoncera, ainsi, qu’«à ce jour, 421 cas de paludisme ont été signalés, principalement dans la région de Tinzaouatine».

 

Nouveaux renforts en personnel, vaccins et matériels sanitaires

Dès l’apparition des premiers cas, un comité médical a été dépêché sur les lieux, suite aux directives du président de la République, pour faire face à la situation. Composé de spécialistes en immunologie et en épidémiologie, ce comité a eu pour mission d’évaluer les besoins locaux, recommandant la création d’une annexe à l’Institut Pasteur dans le Sud, équipée de manière à pouvoir réaliser des analyses sur place et fournir des soins aux patients.

Un nouveau convoi de matériel médical, médicaments, vaccins et autres personnels de santé a été acheminé, hier, vers les wilayas du Sud touchées par la diphtérie et le paludisme. Depuis l’aéroport militaire de Boufarik où il supervisait l’envoi de médicaments vers ces wilayas du Sud, le ministre de la Santé a révélé qu’«en plus de tous les équipements et autres matériels nécessaires déjà envoyés à Aïn Guezzam, Bordj Badji Mokhtar et Tamanrasset pour renforcer les capacités humaines et matérielles sur place, nous menons, aujourd’hui, une opération conjointe entre le ministère de la Santé et la Direction générale de la Protection civile pour renforcer la prise en charge des malades et faire face à l’épidémie. Abdelhak Saïhi a fait savoir que «cette opération s’ajoute à celle qui l’avait précédée la veille, consistant en l’envoi de médicaments vers Timiaouine et Tinzaouatine et qui sont arrivées ce matin (dimanche, ndlr)». Le ministre s’est montré rassurant quant à l’évolution de l’épidémie de diphtérie, révélant qu’il n’y a pas eu de nouveaux cas enregistrés cette semaine, mais soulignera que «cette période de pluie favorise l’expansion de ce genre d’épidémie».

Abdelhak Saïhi a, ainsi, supervisé l’envoi d’une nouvelle mission médicale composée de 60 personnes, entre médecins et paramédicaux du ministère de la Santé et de la Protection civile, ainsi que des médicaments, des vaccins et du matériel médical et autres moyens de protection nécessaires, sachant que 11 ambulances ont déjà été dépêchées dans la région pour parcourir les wilayas de Bordj Badji Mokhtar et In Guezzam.

Le ministre qui a également présidé une réunion d’évaluation de la situation, hier, a ordonné la vaccination de toutes les catégories de citoyens et résidents, y compris les enfants, dans les wilayas concernées, tout en soumettant ceux précédemment vaccinés à une dose de rattrapage à titre de mesure de précaution et de prévention.