/Les relations économiques entre l’Algérie et la France sont particulièrement denses. Toujours en faveur de la France qui exporte vers l’Algérie plus que ce qu’elle en importe. Mais ces relations économiques ont toujours vacillé au grès des humeurs des locataires de l’Elysée et de la riposte de leurs homologues d’El Mouradia.
Jusqu’à l’année dernière, la France qui était le 2e fournisseur de l’Algérie en était, aussi, le 2e client, en termes d’échanges commerciaux. Avec un volume de 6,9 milliards d’euros en 2020, les échanges commerciaux entre les deux pays ont, certes, baissé de -24% par rapport à 2019, dont -15 % pour les exportations françaises, mais toujours à l’avantage de la France avec 1,5 milliard d’euros de solde positif. Les exportations françaises vers l’Algérie lui ont permis de se tailler une part de marché de 10,6%, derrière la Chine et ses 5,7 milliards de dollars d’exportations (16,81% de parts de marché).
Et ces échanges continuent à diminuer, à voir les résultats du 1er semestre 2021 où le niveau des échanges a baissé de 2%, avec 18% de recul des exportations françaises vers l’Algérie. Cela n’est, certainement pas pour plaire aux partenaires de l’hexagone qui tentent d’expliquer cela par «le contexte du ralentissement économique provoqué par la crise sanitaire et de la mise en place de barrières tarifaires et non-tarifaires». Cela dit, la partie française reconnait que, même si le niveau des échanges commerciaux entre notre pays et la France s’est érodé au 1er semestre 2021, l’Algérie représente pour la France son 6e solde positif au niveau mondial (en 2020). Selon les données collectées par l’enquête de l’INSEE, on estimait, en 2018, à près de 220 implantations françaises en Algérie (filiales avec une participation française au capital de plus de 50%). Un chiffre auquel il faut ajouter les bureaux de représentation, succursales et participations françaises de moins de 50 % dans une filiale, ainsi que les entreprises détenues et/ou dirigées par des entrepreneurs français de l’étranger.
Echanges gagnant-gagnant, dites-vous ?
En fait, les échanges économiques entre l’Algérie et la France ont commencé à connaitre une réelle croissance à partir de 1999, avec l’objectif commun d’aller vers un commerce équilibré. Les exportations françaises vers l’Algérie s’articulaient autour de cinq axes principaux : l’agroalimentaire (dont les céréales), l’automobile, les produits pharmaceutiques, les biens de consommation, les biens d’équipement et les biens intermédiaires.
Après une quasi-stagnation qui a marqué le mandat de Nikolas Sarkozy, les relations algéro-françaises ont pu reprendre de plus belle avec comme objectif, pour la France, de reprendre son rang de 1er fournisseur de l’Algérie, perdu en 2013 au profit de la Chine. Avec l’arrivée de François Hollande en 2012, les échanges économiques s’en ressentiront nettement puisqu’en 2014, 500 entreprises activaient en Algérie, et les échanges commerciaux représentaient 10,5 milliards d’euros d’échanges, avec un solde positif pour la France. En effet, la France qui était, alors, le deuxième partenaire économique de l’Algérie exportait pour 6,4 milliards d’euros vers notre pays. L’Algérie était, alors, la 3e destination mondiale hors OCDE, et la première pour l’ensemble du continent africain en termes d’exportations pour les entreprises françaises. Par contre, la France était le 4e client de l’Algérie avec 4,4 milliards d’euros d’importations qui représentaient essentiellement les hydrocarbures à une période où les prix du pétrole étaient encore élevés. On restait encore loin de l’équilibre commercial escompté. On en est toujours loin, aujourd’hui encore. Seulement, les tensions entre les deux pays, et surtout après les dernières attaques frontales de la France qui a commencé par réduire le nombre de visas pour les Algériens, pour ensuite remettre en cause l’histoire de l’Algérie en tant que nation avant la colonisations française risquent de faire basculer la tendance de ces échanges, et même de les réduire drastiquement, indépendamment du «contexte du ralentissement économique provoqué par la crise sanitaire, et de la mise en place de barrières tarifaires et non-tarifaires».
B. A.