Ce qu’il faut savoir sur l’importation d’1 million de têtes ovines

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Par Zine Haddadi

 

On en sait un peu plus sur l’importation d’un million de têtes ovines en prévision de l’Aïd El Adha décidée par le président Tebboune.

Quelques détails sur l’opération d’importation initiée par le ministère de l’Agriculture ont été dévoilés par l’expert agricole Mohamed Lotfi Gharnaout sur sa page Facebook.

Plusieurs groupes agricoles publics ont été associés à cette opération, selon le cahier des charges relatif à l’importation d’un million de têtes ovines destinés à l’abattage en prévision de l’Aïd El Adha.

Le cahier des charges devant encadrer l’opération en question mentionne les groupes Alviar, Global Agri Food (groupe Madar), la Sarpa ainsi que la filiale Frigomdit Cetrad.

La consultation internationale lancée par ces groupes publics s’adresse aux «coopératives d’élevage, producteurs-éleveurs, organismes d’élevage et fournisseurs exerçant dans l’activité d’exportation des cheptels vifs», indique le cahier des charges.

Les ovins doivent provenir exclusivement de pays agréés par l’autorité sanitaire à l’exportation vers l’Algérie, est-il mentionné dans le cahier des charges.

Les entreprises soumissionnaires sont invitées à déposer un dossier via courriel comportant, en plus de la consultation et le cahier des charges ainsi que ses annexes, une fiche technique, un calendrier de livraison, un bordereau de prix unitaire, un devis quantitatif et estimatif, entre autres.

Concernant les prix des têtes ovines concernées par l’opération d’importation, une fourchette entre
180 et 225 euros a été fixée, selon l’expert agricole Lotfi Gharnaout. Le poids des bêtes vives devrait se situer entre 40 et 45 kilogrammes, a-t-il ajouté à ce propos.

 

Vers des prix raisonnables des moutons cette année

Lors du dernier Conseil des ministres, il a été indiqué que «les offres de trois pays répondant au cahier des charges algérien, notamment en ce qui concerne les normes de sécurité sanitaire du bétail destiné au sacrifice, ont été acceptées».

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a également décidé que le bétail importé sera exonéré des droits et taxes afin que les prix soient accessibles aux citoyens.

Le  Portugal, l’Irlande, l’Uruguay, la Moldavie, la Roumanie font partie d’une liste de neuf pays éligibles à exporter du bétail vif vers l’Algérie, a révélé une source au sein du groupe public Alviar à «l’Algérie Aujourd’hui».

La même source précise que les procédures sont en cours en prenant en considération des paramètres techniques et logistiques (normes et transport) s’excusant de ne pas pouvoir donner plus de détails sur les pays choisis dans le cadre de la consultation en cours.

Le Portugal devrait être un des pays de provenance des moutons destinés à la fête de l’Aïd El Adha en Algérie, a révélé l’expert Lotfi Gharnaout.

La Roumanie, qui a déjà exporté l’année dernière du bétail vif vers l’Algérie, fait face à un foyer de peste qui a contraint l’Union européenne à suspendre le transport de bêtes vers les autres pays de son territoire.

Néanmoins, l’exportation vers les pays hors Union européenne devrait se poursuivre, selon la presse roumaine. «L’exportation de moutons et de chèvres vers des pays extérieurs à l’Union européenne n’est pas interdite. La plupart des exportations de la Roumanie sont dirigées vers des Etats arabes et ces livraisons se poursuivent, selon les exigences spécifiques de chaque pays de destination», souligne le Dr Mihai Sorin Voloşeniuc, directeur exécutif de la Direction sanitaire vétérinaire et de sécurité alimentaire (DSVSA) de la province Suceava.

Avec des prix d’achat se situant entre 26 000 et 32 500 DA (au taux officiel de la Banque d’Algérie), on pourrait s’attendre à des prix de vente autrement plus raisonnables que ceux pratiqués l’année dernière.

L’année dernière, les prix des moutons avaient connu une flambée sans précédent empêchant de nombreux foyers de célébrer le sacrifice de la fête de l’Aïd El Adha.

«La décision d’importer un million de têtes ovines va certainement apporter un impact positif sur les prix et donc sur l’accessibilité du consommateur», a expliqué le professeur Ali Daoudi, de l’Ecole nationale supérieure d’agronomie précisant que l’impact sera «relativement limité» sur la filière et sa production.