PAR AMAR R.
Les manifestation monstres de soutien à la Palestine et d’appels à un cessez-le-feu à Ghaza qu’ont connus plusieurs endroits de la planète n’ont finalement pas fait pas fléchir les positions des gouvernements occidentaux. En dehors du volet humanitaire, notamment les appels à protéger les civils sur lesquels ils se sont focalisés, Washington, Londres et Paris continuent de fournir de l’aide, surtout militaire, à l’entité sioniste, en se liguant contre la Palestine.
Après les massacres effroyables de civils, dignes de « crime contre l’humanité », qui se poursuivent depuis 58 jours, on les croyait revenus à de meilleurs sentiments vis-à-vis de la Palestine, mais voilà que les Etats Unis ont réaffirmé qu’ils n’ont pas changé d’un iota, en se rendant complice des opérations militaires contre Ghaza. D’abord, en apportant de nouvelles aides militaires, sous la forme de dotation en bombes intelligentes et engagé ses troupes d’élite du groupe Delta dans les combats à Ghaza.
Mais aussi, lui apportant une couverture politique en tentant d' »absoudre de ses péchés » l’armée sioniste, en soutenant que « les Etats-Unis ne considèrent pas ce que fait l’entité
sioniste comme un génocide, et n’y voient aucune preuve du ciblage délibéré des civils ». Pour toute réaction à l’égard du génocide en cours, bien réel, le conseiller à la sécurité nationale, Jack Sullivan, s’est contenté de formuler un vœu pieux. Il a déclaré lundi que les Etats-Unis s’attendaient à ce qu’Israël honore ses engagements de ne pas frapper les zones où ils ont demandé aux Palestiniens de fuir les bombardements massifs en cours dans la bande de Ghaza assiégée.
C’est soucieux également de la sécurité de son proche allié que l’administration Biden réfléchit à créer une alliance contre les Houthis pour parer aux attaques contre les bateaux commerciaux en mer Rouge.
Cette déclaration va de pair avec celle du gouvernement britannique qui annonce dépêcher
un avion espion au-dessus de Ghaza pour la récolte de renseignements, notamment pour tenter de localiser les endroits de détention des otages.
Pour sa part, la France, qui se cherche encore dans ce conflit, a procédé au gel pour six mois des avoirs (les fonds et ressources économiques) de deux dirigeants du mouvement Hamas, notamment M. Yahya Sinouar, considéré comme l’architecte de l’attaque du 7 octobre contre l’entité sioniste, et Mohammed Deif, qui dirige la branche militaire du Hamas.
Il s’agit d’une annonce symbolique, certes, puisque le dirigeant du Hamas ne dispose pas d’actifs importants en France, mais qui traduit le degré de délitement de la diplomatie française qui traverse une crise depuis l’abandon de la politique arabe prônée par de Gaulle. La France perd ainsi sa position équilibrée qui lui a valu d’être un interlocuteur crédible et un médiateur, en dépit de son appel tardif à un cessez-le-feu sur la protection des civils.
Résistance farouche
Devant ces positions qui ne souffrent aucune équivoque, et tant d’acharnement à l’égard de la Palestine, la riposte vient de la résistance palestinienne qui, en étant fermement convaincue qu’elle ne peut compter que sur ses propres moyens, est en train d’asséner des coups durs à l’agresseur sioniste, en lui occasionnant des pertes matérielles et humaines.
Ainsi, les Brigades al-Qassam, la branche militaire du mouvement Hamas, ont déclaré dans de brefs communiqués que leurs combattants ont ciblés au total « 16 engins militaires israéliens avec des obus al-Yassin 105, à l’est de la ville de Khan Younès, au sud de la bande de Ghaza ».
Selon les communiqués d’alQassam, « des chars et un bulldozer militaire pénétrant dans la zone ont été détruits, alors que deux soldats sionistes ont été visés directement à l’est de Khan Younès ».
L’armée sioniste reconnaît avoir perdu 7 soldats durant la journée d’hier, 85 depuis le début de l’offensive lancée dans la bande de Ghaza, indiquant que l’offensive dans le sud « s’annonce difficile sur le plan militaire ».
Un enfant palestinien est tué toutes les 10 minutes
Cela intervient alors que l’agression sioniste contre Ghaza approche de son troisième mois. A Ghaza, « près de 16.000 personnes ont été tuées, dont environ 70% de femmes et d’enfants, et de plus de 42.000 personnes blessées », a affirmé le représentant de l’OMS dans les territoires palestiniens occupés, lors d’un point de presse de l’ONU à Genève.
Environ 1,8 million de Palestiniens ont été déplacés, ce qui représente environ 80% de la population de Ghaza, selon l’ONU. Environ une maison sur deux a été endommagée ou détruite. En moyenne, un enfant palestinien est tué toutes les dix minutes à Ghaza, a déclaré hier Richard Peeperkorn, représentant de l’OMS, qualifiant la situation d' »heure la plus sombre de l’humanité ».
Sur le terrain, les chars israéliens seraient entrés dans Khan Younès où plus de 60 personnes ont été tuées et 250 blessées dans les attaques de l’armée israélienne, selon un porte-parole du ministère de la santé. A l’hôpital Nasser, certains affirment qu’une école utilisée comme abri pour les personnes déplacées a été ciblée.
A. R.