Cessez-le-feu à Gaza: La résolution des USA bloquée par l’Algérie, la Russie et la Chine

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Gaza: Le Conseil de sécurité approuve une initiative de 3 pays dont l'Algérie

La résolution présentée, ce vendredi, par les USA au Conseil de sécurité concernant le cessez-le-feu à Gaza a été rejetée par les principaux partisans d’un véritable cessez-le-feu, à savoir l’Algérie, la Russie et la Chine.

Ces deux derniers ont mis leur véto à la résolution américaine en dénonçant un texte « hypocrite » qui n’appelle pas directement à faire taire les armes.

Le projet de résolution américaine a recueilli 11 voix en faveur, trois voix contre (Russie, Chine et Algérie) et une abstention (Guyana).

Un projet loin des attentes

Le représentant de l’Algérie au Conseil de sécurité, Ammar Bendjama a expliqué que le projet de résolution américain autorise implicitement la poursuite du ciblage des civils palestiniens et ne fournit aucune garantie pour arrêter l’escalade.

Il a également ajouté que le projet de résolution en question « était loin des attentes et ne répondait pas aux principales problématiques concernant Gaza.

« Le projet de résolution ne répond pas aux attentes auxquelles le groupe arabe a toujours donné la priorité, à savoir un cessez-le-feu immédiat, un accès sans entrave à l’aide humanitaire et le rejet des déplacements forcés », a déclaré Bendjama soulignant que l’Algérie a « depuis que les négociations sur ce projet ont commencé il y a plus d’un mois, elle s’est engagée de bonne foi et a fait plusieurs propositions pour rendre le texte plus équilibré et acceptable ».

Le représentant de l’Algérie a rappelé, dans ce sens, que l’Algérie s’est faite l’écho de la voix de millions de personnes et d’acteurs humanitaires qui exigent un cessez-le-feu immédiat », et que « l’objectif principal est de mettre fin au massacre que l’occupation commet à Gaza depuis plus de cinq mois ».

« Ce projet implique une autorisation pour poursuivre l’effusion de sang »

Seulement, a t-il déploré, dans le fond, le projet « n’était pas un message clair de paix, et il permet de tuer davantage de civils palestiniens et ne fournit pas les garanties nécessaires pour empêcher une nouvelle escalade de la violence ».

Bien au contraire, a soutenu Bendjama, « ce projet implique une autorisation pour continuer l’effusion de sang ».

Bendjama a exprimé une préoccupation particulière face à une éventuelle invasion sioniste à Rafah, une invasion qui aurait, dit-il, des « conséquences dévastatrices », soulignant que l’Algérie a appelé, dans le projet de résolution, à « un rejet clair de cette attaque par le Conseil de sécurité, mais ce dernier a échoué ».

Il a également rappelé, à l’occasion, que le projet de résolution soumis par l’Algérie le mois dernier, qui a reçu un grand soutien et a finalement fait l’objet d’un veto, « aurait sauvé des milliers de vies s’il avait été adopté ».

« Les dispositions du projet ne réussiront pas sans un cessez-le-feu »

Le représentant de l’Algérie a encore souligné que l’Algérie « croit fermement que les efforts d’aide humanitaire ne seront efficaces que lorsque les hostilités cesseront, comme l’ont souligné de nombreuses agences et acteurs humanitaires » et que « les dispositions du projet de résolution actuelle ne réussiront pas sans un cessez-le-feu, c‘est pourquoi l’Algérie a voté contre ». 

Bendjama a ainsi exhorté tous les membres du Conseil de sécurité à donner la priorité à la cessation immédiate de l’agression, notant qu' »il est impératif que le Conseil de sécurité prenne des mesures décisives et significatives pour mettre fin à la violence et ouvrir la voie à un processus de paix durable à Gaza et dans la région ».