Par Abdellah B.
L’Algérie et la Tunisie ont relancé hier une nouvelle infrastructure de base indispensable pour la réalisation du projet d’«intégration économique». Il s’agit du train Annaba-Tunis qui est entré officiellement dans sa phase expérimentale et ce après un arrêt qui a duré près de 34 ans. Cette initiative arrive à un moment crucial marqué par une volonté algéro-tunisienne de renforcer davantage leur coopération économique et qui s’inscrit dans le cadre de la déclaration de Carthage du mois d’avril dernier et qui a donné naissance à une alliance régionale tripartite composée de l’Algérie, de la Tunisie et la Libye. L’information a été annoncée par la société nationale tunisienne des chemins de fer, dans un communiqué de presse, jeudi, qui avait annoncé pour hier le début d’un voyage d’essai entre la ville de Annaba et la capitale tunisienne.
Il s’agit donc d’un projet qui arrive à un moment important, marqué par une volonté commune de booster la relation des trois pays, qui ont scellé le mois d’avril dernier une alliance stratégique visant à renforcer leur coopération économique en particulier. Dans ce sens, le renforcement de l’infrastructure de transport de marchandises, des services entre les trois pays et qui représente un levier de croissance des échanges économiques non négligeable dans la région. En fait, la relance du train Alger-Tunis ouvre la voie pour la relance du projet du train nord-africain qui devrait partir d’Oran jusqu’à Tripoli en Libye en passant par la Tunisie, un projet une fois mis en place changera complètement le visage de la région.
Tripoli
Par ailleurs, outre la mise en place de cette infrastructure de base pour booster les échanges commerciaux entre les trois pays, un conseil d’affaires réunissant les opérateurs économiques de la région a été mis en place le mois dernier pour donner un sens beaucoup plus économique à cette intégration régionale très chère aux trois chefs d’Etat. En effet, le renforcement de la coopération est dicté par les mutations que connaît l’économie mondiale et l’émergence des alliances stratégiques qui explique d’ailleurs les origines de cette démarche algéro-tuniso-libyenne visant à la fois à renforcer davantage les échanges économiques et à former un bloc assez solide pour répondre aux besoins de développement des populations locales.
Alger-Tamanrasset
Outre le train de Tunis, l’Algérie tourne également ses regards vers le sud et ce à travers le lancement d’un énorme chantier visant à relier Tamanrasset qui s’ouvre sur le marché africain dans le cadre de la zone de libre-échange continentale. De ce fait, l’éventuelle extension du train Alger-Tunis pour atteindre la Libye prochainement et l’arrivée en phase d’exploitation de la ligne de chemin de fer transsaharienne Alger-Tamanrasset, prévues «pour 2027», d’après les instructions du président de la République, joueront un rôle important dans le renforcement des capacités de transport de marchandises des pays de la région. Ces derniers sont tous les trois signataires de la convention d’intégration de la zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), ce qui donne un caractère stratégique à ces deux infrastructures de base dans les années à venir.
Le déterrement de ces grands projets d’infrastructures de transport à ce moment est d’une importante symbolique confirmant l’engagement effectif de l’Algérie dans la réussite du programme d’intégration économique régionale.
A.B.