Chems-Eddine Hafiz plaide pour la grâce présidentielle

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Le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz, a pris position en faveur d’une grâce présidentielle pour Boualem Sansal. Dans un entretien accordé hier à Sud Radio, il a appelé le président Abdelmadjid Tebboune à user de sa prérogative pour libérer l’auteur, condamné à cinq ans de prison ferme et à une amende de 500 000 DA par le tribunal de Dar El Beida (Alger), le 27 mars.

«Je le fais avec plaisir, mais je l’ai déjà fait à plusieurs reprises», a affirmé Chems-Eddine Hafiz, soulignant la situation de Sansal : «Il est âgé et malade. Son épouse est malade. A titre humanitaire, cela a du sens», a-t-il dit.

Boualem Sansal, arrêté en novembre dernier, a été poursuivi pour «atteinte à l’unité nationale, outrage à corps constitué et détention de vidéos susceptibles de nuire à la sécurité du pays». Son procès s’est tenu devant le tribunal correctionnel après une requalification des charges initiales.

Chems-Eddine Hafiz a également réfuté les affirmations selon lesquelles l’avocat François Zimeray n’aurait pas obtenu de visa pour défendre Sansal en raison de sa confession juive.

Toutefois, le recteur a précisé que l’éventuelle grâce présidentielle dépendrait d’un choix crucial de l’écrivain. «S’il ne fait pas appel, il reconnaît les faits et à ce moment là, il pourrait être gracié. S’il fait appel, la grâce ne sera pas envisageable», a expliqué M. Hafiz.

Ce dilemme place Boualem Sansal face à une décision complexe, lui qui a nié en bloc les accusations portées contre lui lors de son procès.

M.M.