PAR NABIL M.
En participant au congrès CIM Connect 2025 à Montréal, l’Algérie a clairement affiché sa volonté d’élargir et de consolider sa coopération internationale dans le secteur minier.
Portée par une délégation officielle conduite par la secrétaire d’État auprès du ministre de l’Énergie, chargée des Mines, Mme Karima Taffer, cette présence active à cet événement organisé par l’Institut canadien des mines, de la métallurgie et du pétrole, marque la stratégie de l’Algérie visant à s’imposer comme un acteur clé de l’économie minière mondiale.
Lors de son intervention devant un parterre d’experts et de décideurs du secteur, Mme Taffer a exposé une vision ambitieuse fondée sur la modernisation du cadre légal, la valorisation des ressources nationales et l’ouverture à des partenariats technologiques et scientifiques, avec un accent particulier mis sur le renforcement des liens avec le Canada, leader mondial de l’industrie minière.
À travers son allocution, la secrétaire d’État a mis en lumière les potentialités minières exceptionnelles dont dispose l’Algérie, notamment dans les domaines du fer, de l’or, du zinc, du lithium, des terres rares et du phosphate, soulignant la position géologique avantageuse du pays, qui lui confère une compétitivité prometteuse sur la scène mondiale.
Cette richesse naturelle est couplée à une volonté politique affirmée, qui offre un socle solide pour bâtir une industrie minière compétitive, durable et diversifiée. Dans ce même sens, la secrétaire d’État a insisté sur les réformes en cours, notamment la révision de la loi minière, qui vise à renforcer l’attractivité du secteur tout en assurant la souveraineté économique et la durabilité des projets.
Cette modernisation s’inscrit dans le cadre plus large de la stratégie nationale de diversification économique et de réduction de la dépendance aux hydrocarbures. L’Algérie entend transformer ses ressources minières en levier de développement industriel, d’emplois qualifiés et de savoir-faire technologique.
Une coopération canadienne aux multiples facettes
La délégation algérienne n’a pas manqué de réaffirmer la volonté de l’Algérie de renforcer la coopération internationale, notamment avec le Canada, dans les domaines de l’exploitation et de la transformation des ressources minières, du transfert technologique, des partenariats d’investissement et de la recherche scientifique, conformément à la stratégie nationale de diversification économique et de promotion des exportations hors hydrocarbures.
Le choix du Canada comme partenaire stratégique n’est pas anodin. Avec plus de 200 mines en activité, une valeur d’actifs de plus de 160 milliards de dollars, et un tissu de plus de 1 400 entreprises minières, le Canada représente un modèle de performance et d’innovation dans le secteur. Son expertise couvre l’ensemble de la chaîne de valeur : exploration, extraction, transformation, gestion environnementale, et surtout, formation spécialisée.
Ce sont précisément ces compétences que l’Algérie cherche à intégrer à son propre écosystème minier. Lors de récentes discussions entre le groupe public algérien Sonarem et des représentants de l’ambassade du Canada, en décembre dernier, plusieurs axes de coopération ont été identifiés, notamment le transfert de technologie, l’exploitation durable, la gestion des ressources hydriques, la transformation des métaux stratégiques, et les échanges universitaires.
Une vision partagée pour l’avenir
La présence algérienne à Montréal coïncide avec deux dates symboliques, celles du 59e anniversaire de la nationalisation des mines et du 58e anniversaire de la création de Sonarem, avec un slogan retenu cette année, « Valorisation des ressources minières : vers le renforcement des acquis nationaux », qui reflète une volonté de renouer avec une tradition souveraine tout en s’ancrant dans les standards internationaux.
Ainsi, la participation algérienne à CIM Connect 2025 va bien au-delà d’un simple échange diplomatique, mais incarne une stratégie globale celle de bâtir un partenariat de long terme avec des pays dotés d’un haut niveau technologique comme le Canada, tout en formant une nouvelle génération de compétences nationales capables de prendre en main le futur du secteur.