Par R. Akli
Les débats à l’Assemblée populaire nationale (APN) autour du Projet de loi de finances (PLF 2025) ont été clôturés hier avec les réponses du ministre des Finances, Laâziz Faïd, aux principales préoccupations soulevées par les députés, notamment celles portant sur la gestion des dépenses publiques et le creusement des déficits budgétaire et du Trésor. A cet égard, le ministre a fait valoir que dans l’ensemble, la dette publique, évaluée à 49,61% du Produit intérieur brut (PIB) en 2024, demeure limitée dans des proportions maîtrisables comparativement à de nombreux pays, d’autant qu’elle est constituée à plus de 99% de dettes internes, ce qui offre une bonne marge de manœuvre en termes de dépenses budgétaires et de financement des déficits. Aussi, a-t-il assuré, le gouvernement déploie de nombreuses mesures, dont celles portant sur l’élargissement de l’assiette fiscale et la lutte contre les phénomènes de fraude et d’évasion fiscale pour optimiser la mobilisation des ressources et réduire graduellement ces déficits, tout en disposant actuellement de moyens pour assurer leur couverture à travers, entre autres, les prélèvements sur le Fonds de régulation des recettes (FRR). Ce fonds d’affectation spécial ouvert dans les écritures du Trésor public et alimenté annuellement par des plus-values de la fiscalité pétrolière, affichait un solde positif de plus de 3687 milliards DA à la fin de l’exercice écoulé et devra engranger un montant supplémentaire de 500 milliards DA à la clôture de 2024, ce qui permettra de faire face en partie au déficit du Trésor, a précisé le ministre. Dans cet ordre d’idées, a-t-il par ailleurs indiqué, l’adoption d’un prix de référence fiscal du baril de pétrole à 60 dollars comme base à l’élaboration du projet de loi de finances 2025 répond à des besoins de prudence budgétaire, eu égard à la baisse attendue des prix pétroliers mondiaux durant l’exercice à venir. Sur un autre plan et en réponse aux questionnements de certains députés quant à l’avancement du processus de numérisation, M. Faïd a affirmé que le secteur des finances a réalisé de grands progrès dans ce domaine, citant notamment la mise en place du Centre d’information et des réseaux de télécommunications des Douanes, ainsi que la numérisation des Conservations foncières et la mise en place de la plateforme Djibayatic au niveau de 43 Centres des impôts (CDI) et 42 Centres de proximité des impôts (CPI), ainsi que la Direction des grandes entreprises (DGE). De même, a-t-il indiqué, le portail Moussahamatic, destiné à simplifier les démarches et obligations fiscales des contribuables, a déjà été généralisé au niveau de 266 recettes des impôts à travers 32 wilayas. L’avancement rapide du processus de la numérisation, a-t-il affirmé au demeurant, permettra de disposer de données suffisamment détaillées et précises pour présenter à l’avenir, avant la fin du premier trimestre de chaque exercice budgétaire, un rapport sur l’évolution de la situation économique du pays et l’orientation des finances publiques, tel que réclamé, lors des débats sur le PLF 2025, par la Commission des finances et du budget de l’APN. Aux questions des députés sur l’appréciation du dinar, la mise en place de bureaux de change et l’augmentation prévue de l’allocation touristique, le ministre a expliqué, en substance, que ces dossiers relèvent des compétence de la Banque d’Algérie qui œuvre actuellement à mettre en place les politiques et procédures y afférentes. Quant à la lutte contre le marché parallèle des devises, il soulignera que celle-ci nécessite la contribution et l’implication de toutes les institutions en vue d’instaurer les conditions d’une régulation plus efficiente de la sphère commerciale domestique.