Collecte de l’épargne et services financiers : Les banques améliorent leurs performances

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Par R. Akli

Le nombre de comptes épargne ouverts auprès des banques de la place a évolué à la hausse durant ces quelques dernières années, atteignant un total de 12 millions pour un montant global de plus de 3600 milliards de dinars à fin 2023, a indiqué avant-hier le ministre des finances Laâziz Faïd, mettant ainsi en avant l’amélioration des performances du secteur bancaire national en termes de collecte de ressources. Des chiffres «encourageants par rapport aux années précédentes, et ce, grâce aux efforts consentis par l’ensemble des établissements financiers en vue de promouvoir la qualité de service aux niveaux requis», a estimé le ministre des finances, cité par l’APS. Intervenant lors d’une journée d’information sur l’inclusion financière et l’épargne, organisée jeudi à Alger par l’association professionnelle des banques et établissements financiers (Abef), Faïd a ainsi fait état d’une amélioration des performances du secteur en termes de renforcement de la couverture bancaire, évoquant en ce sens une hausse du nombre d’agences bancaires installées à 1734 à fin 2023, en plus de 6500 points de vente pour les compagnies d’assurances et de 4000 agences d’Algérie Poste. Dans cet ordre d’idées, le ministre a insisté sur l’importance de la digitalisation, ainsi que sur la nécessité de développer le marketing et la communication afin de mieux promouvoir les produits et services financiers et de favoriser ainsi l’inclusion financière. Abondant dans le même sens, le gouverneur de la banque d’Algérie, Salaheddine Taleb, a souligné pour sa part l’importance de l’épargne pour développer le système financier et améliorer le financement de l’investissement, précisant dans le même contexte que le montant total des ressources financières collectées par les banques de la place a connu au terme de l’exercice écoulé un accroissement de 2,66% pour s’établir à 14 917 milliards de dinars, contre 14 530 milliards à fin 2022. Selon lui, les dépôts bancaires hors secteur des hydrocarbures ont augmenté de 4,24% entre les deux périodes, tandis que le montant des dépôts à terme s’est accru de 5,63%, passant ainsi de 7585 milliards de dinars à fin 2022 à 8012 milliards de dinars à fin décembre 2023. Quant aux ressources collectées par les banques dans le cadre de la finance islamique, celles-ci, a relevé le gouverneur, ont connu «une augmentation considérable atteignant les 25% en 2022, puis 22% en 2023», où elles ont ainsi atteint un encours global de 678 milliards de dinars. Exhortant les acteurs du secteur à œuvrer davantage pour la diversification de leurs produits financiers, le premier responsable de la banque des banques a tenu à rappeler à cet effet que «la qualité des services bancaires constitue le principal levier du développement de l’épargne» et que celle-ci constitue à son tour «une base essentielle de la stabilité économique», tout en permettant de favoriser «l’efficience de la politique monétaire». Fonction économique de base pour les banques et établissements financiers, aux côté du financement de l’investissement, la canalisation de l’épargne, notamment des fonds thésaurisés ou ceux circulant hors circuits officiels, constitue pour ainsi dire le talon d’Achille du système financier domestique, d’où la mise en place à partir de cette année d’un vaste chantier de réforme visant à accélérer la modernisation des banques et le développement de la monétique. Une démarche névralgique à placer dans le cadre «d’une nouvelle approche globale et intégrée captant les fonds circulant en dehors du circuit bancaire, afin de faire de l’année 2024 l’année de la réforme bancaire profonde», avait enjoint en ce sens le président de la République lors d’une réunion du conseil des ministres en novembre 2023. Il s’agit en ce sens d’œuvrer à transformer en profondeur les modes de gouvernance et de management des banques, de telle sorte à ce qu’elles cessent de fonctionner comme de «simples guichets» et qu’elles adoptent de nouvelles approches de commercialité et de profitabilité, en s’impliquant davantage dans le financement de l’économie et la collecte de ressources financières à travers la canalisation de l’épargne. Un objectif qui passe ainsi par le développement d’une offre de produits financiers plus diversifiée et plus attractive, mais aussi par le déploiement de services bancaires modernes, rapides et sécurisés, à travers notamment la généralisation des moyens de paiements électroniques et des transactions digitalisées.

R.A.