Colloque international autour de l’œuvre « Cheikh Abdelkrim Dali »

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Par Delloula Morsli

Du 25 au 27 avril 2024, le théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi accueillera un colloque scientifique international intitulé « cheikh Abdelkrim Dali : dimension artistique, technique et historique nationale ». Organisé à l’initiative de la fondation Cheikh Abdelkrim-Dali, sous le patronage du ministère de la culture et des arts, cet événement vise à rendre hommage à cet artiste éminent et à mettre en lumière sa contribution majeure à la préservation de la musique andalouse algérienne.

Chaque fête de l’Aïd, un visage familier se présente chez nous, celui du grand oncle national dont le passage télévisuel est aussi attendu que les gâteaux ou les premières brochettes de viande. Ses vœux de « Saha Aïdkoum » résonnent comme une mélodie réconfortante dans nos foyers. Il s’agit évidemment du cheikh Abdelkrim Dali. Né le 21 novembre 1914 dans le vieux quartier de Tlemcen, il s’est rapidement immergé dans l’univers musical de sa ville natale. Sa passion pour la musique l’a amené à s’initier à divers instruments, dont le r’bab, le luth, la flûte et le violon alto, qu’il maîtrisait déjà à l’âge de 14 ans. Simultanément à son apprentissage instrumental, Abdelkrim Dali a également perfectionné son chant traditionnel. Il s’est formé auprès de grands maîtres de la musique algérienne, tels que les cheikhs Abdeslem Bensari, Omar Bakchi et Lazaar Bendali Yahia, s’imposant comme l’un des musiciens les plus prometteurs de sa génération.

En 1945, Abdelkrim Dali s’installe à Alger et intègre l’ensemble de musique classique andalouse de la radio dirigé par Mohamed Fekhardji en tant que luthiste. Cette collaboration et les conseils du maître Mahieddine Lekhal lui permettent de progresser. Il crée un nouveau genre musical fusionnant le gharnati de Tlemcen, son école d’origine, et la sanaâ d’Alger, son école d’adoption. En 1971, il rejoint l’institut national de la musique dans le cadre de son projet de recherche du patrimoine lyrique national. Il reste fidèle à cette institution jusqu’à la fin de ses jours en tant que chercheur.

Le colloque qui lui sera consacré réunira des chercheurs algériens et étrangers spécialisés dans le patrimoine musical classique algérien. Ils exploreront divers aspects de l’œuvre et du parcours de cheikh Abdelkrim Dali, notamment sa contribution à la formation artistique et à l’écriture du patrimoine musical, son rôle dans la préservation de la musique andalouse algérienne et l’influence de son style musical sur les générations d’artistes qui lui ont succédé. En marge du colloque, la fondation Cheikh Abdelkrim-Dali lancera la nouvelle édition du prix Cheikh Abdelkrim Dali de la meilleure interprétation du chant andalou. Ce prix vise à promouvoir les jeunes talents et à enrichir le répertoire de la musique andalouse algérienne.