Comportement de voyou des éléments du Makhzen à Tokyo

0
539

PAR LESLOUS S.

De la politique de la chaise vide à Tunis, en 2022, à la tentative d’empêchement, en 2023, en Australie, le Makhzen marocain vient de franchir honteusement, et sous les yeux du monde entier, le pas de la violence physique contre les représentants de la RASD dont la présence aux événements internationaux semblent accentuer le désarroi du régime marocain, déjà fortement mis à mal, ces dernières années, par la multiplication des voix qui s’élèvent pour plaider la légalité internationale dans le conflit entre les deux pays.

La scène qui s’est déroulée, hier, dans la capitale japonaise, Tokyo, plus précisément dans la salle de réunions qui abritait le Sommet préparatoire de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique, TICAD 2024, était d’une sauvagerie inouïe. Des membres de la délégation marocaine, visiblement agacés par la présence de la délégation de la RASD et du drapeau sahraoui, n’ont pas trouvé mieux que de se jeter sur Lamine Aba Ali, le représentant permanent de la RASD auprès de l’Union africaine et de le passer à tabac. Mis à terre, le représentant sahraoui a été roué de violents coups que lui assénaient, telle une pluie, les membres de la délégation marocaine.

Le diplomate sahraoui n’a dû son salut qu’à l’intervention des diplomates algériens et d’autres encore qui étaient présents à proximité. Filmée, la scène n’a pas tardé à devenir virale sur les réseaux sociaux, donnant ainsi au monde entier à voir en live le comportement scandaleux, voire même d’un autre âge, adopté par les envoyés du Makhzen. Une sauvagerie qui achève de montrer la nature et le vrai visage du régime marocain et de lever un peu plus le voile sur ses pratiques maffieuses visant à faire taire les Sahraouis qui réclament leur droit à l’autodétermination et ainsi à recouvrer leur liberté.

A rappeler que ce n’est pas la première fois que les barbouzes du Makhzen marocain usent de méthodes peu diplomatiques, sinon même contraire à l’esprit même de la diplomatie pour exprimer leur agacement par la présence sahraouie dans les forums internationaux. En août 2022, à Tunis, le Maroc avait déjà recouru à la politique de la « chaise vide » en refusant d’assister à la 8e TICAD en réaction à la participation de la délégation de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) qui a été accueillie chaleureusement par le président tunisien, Kaïs Saïed. Une manœuvre que de nombreux participants ont considéré comme une volonté du Maroc de torpiller le sommet de Tunis sur le développement de l’Afrique. « A Tunis, le Maroc a essuyé un double échec. Le premier est la participation de la RASD à cette réunion de la TICAD et le deuxième est l’accueil très particulier réservé au président du Sahara occidental, Brahim Ghali », avait expliqué, à l’époque, Mohand Berkouk, expert en affaires stratégiques et sécuritaires.

Mais malgré ce revers essuyé à Tunis, le Maroc n’a pas hésité à récidiver à Canberra, en Australie, fin mai 2023, en tentant, cette fois, d’empêcher, par la force, le représentant de la RASD et membre fondateur de l’UA, Kamel Fadhel, d’assister aux cérémonies commémorant le 60e anniversaire de la création de l’Organisation de l’Unité africaine, devenue, depuis 2002, Union africaine. Selon les faits rapportés par les médias australiens, il aura fallu l’intervention de la police fédérale australienne pour éviter le pire. Des agissements scandaleux qui n’avaient pas manqué de susciter des condamnations et des déceptions d’autant qu’il s’agissait d’un événement commémoratif de haute symbolique pour l’unité du continent africain.

En mai 2017 également, des diplomates marocains avaient tenté d’user de la force pour empêcher le représentant de la RASD d’assister à l’ouverture d’une rencontre du comité onusien dans les Caraïbes. Des tentatives similaires ont été encore reproduites à l’ouverture des travaux du sommet UA-Japon qui s’était tenu, en août 2017, à Maputo, la capitale du Mozambique.

C’est dire que l’agression perpétrée, hier, à Tokyo par les diplomates marocain, est loin d’être un cas isolé ou fortuit, mais d’un cas de récidive qui confirme que la violence constitue l’ADN du Makhzen qui est en passe d’inventer une nouvelle forme de diplomatie, à savoir la diplomatie de la violence.