Conclave diplomatique à Riyad. Palestine : la voix unie des Arabes entre en scène

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Attaf s’entretient avec son homologue saoudien

Par Djilali B.

La diplomatie arabe semble enfin retrouver la voie de l’unisson au sujet du drame quotidien que vivent les Palestiniens de Ghaza, plus dramatique encore devant la mansuétude de l’Occident vis-à-vis d’Israël qui y voit un signe d’un soutien à son opération criminelle.

Dans la perspective de lancer une offensive diplomatique et, partant, rattraper le retard dans la prise en charge de cette problématique dont l’horreur dépasse tous les crimes de guerre. Last but not least, les chefs de la diplomatie arabe se sont retrouvés hier à Riyad autour du prince Faisal Ben Farhan Al Saoud, ministre des affaires étrangères d’Arabie saoudite, pour discuter du sujet de la Palestine dont les développements avec la poursuite des bombardements israéliens.

Le bloc arabe s’y prend un peu tard, même si ses membres avaient agi tôt, mais d’une manière qui a dispersé leurs voix, dans un exercice qui peut s’avérer cependant, conjoncture aidant, efficace en termes d’impact pour faire avancer la cause palestinienne. En effet, face à l’intransigeance du gouvernement israélien, les soutiens occidentaux commencent à douter des objectifs réels de Netanyahu et aux capacités de son armée à les réaliser. Ces mêmes pays, devant les horreurs commises quotidiennement par l’armée israélienne, font désormais face à une opinion nationale très remontée et à des actions et des démonstrations de rue aux slogans sans équivoque sur leur soutien aux Palestiniens. Des mouvements qui ont touché plusieurs universités, comme aux Etats-Unis, ou encore les immenses défilés motorisés en Australie, en plus des manifestations quotidiennes dans plusieurs capitales pour dénoncer le soutien à un gouvernement criminel, le silence complice devant le crime de guerre et l’absence d’initiative pour faire cesser les opérations israéliennes à Ghaza.

La tendance a tellement pris et dérouté Washington, Londres et Paris, entre autres, qu’elle a provoqué la panique chez les sanguinaires de Tel-Aviv. En effet, des médias, notamment étatsuniens, ont rapporté le contenu d’une lettre adressée par Netanyahu aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et à l’Allemagne leur demandant d’exercer des pressions pour que la CPI n’émette pas de mandat d’arrêt contre lui et d’autres responsables israéliens.

Un tel contexte est favorable pour les diplomates arabes pour exercer davantage de pression sur les partenaires étrangers afin de faire plier le gouvernement israélien et le ramener à accepter l’initiative saoudienne endossée par les pays de la ligue arabe. Une attitude qui devrait influer sur la position américaine en recul, sur la solution à deux Etats ou encore l’entêtement de Netanyahu à exclure de la solution la création d’un Etat palestinien. Dans ce sens, le ton a été donné avant-hier par le président égyptien Abdelfattah al-Sissi, qui a rejeté, dans un discours repris par les chaînes télé internationales, toute éventualité de déplacer les Ghazaouis dans le Sinaï ou ailleurs, plaidant pour leur retour à Ghaza. Une position largement partagée par les pays de la ligue arabe qui refusent le déplacement forcé des Palestiniens.

L’urgence cependant réside dans la possibilité d’un accord à cette rencontre de Riyad pour imposer un cessez-le-feu sans condition d’abord, pour envisager d’entamer des négociations sérieuses pour la création d’un Etat palestinien dans les frontières de 1967. Il reste donc aux ministres arabes des affaires étrangères à accorder leurs violons pour imposer leur initiative et son calendrier. Cette rencontre de Riyad peut être un pas dans ce sens.

D.B.