Conflit entre Trump et Musk : Quel enjeu pour les Américains ?

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Par Djilali B.

 

La trêve d’après le divorce entre le président Trump et son chouchou ministre sans portefeuille Elon Musk  n’aura finalement duré que quelques jours. Donald Trump, partisan des opérations bélier pour faire passer son programme, comptant surtout sur la méthode osée de son ministre «électron libre», boute en train, mais surtout convaincu de sa mission dans le schéma global du président, s’est rapidement rendu compte, pour un scientifique investisseur dans le domaine des technologies et visionnaire, du jeu «pervers» de son mentor, versé sur le plan politique, sur des compromis, malheureusement, incompatibles avec ses promesses électorales.

Les excuses de Musk après son retrait de l’exécutif n’ont, semble-t-il, capté l’attention du président qu’a posteriori, occupé qu’il était avec sa gestion de la guerre « improvisée » contre l’Iran, les négociations autour de l’aide à l’Ukraine et surtout, le sommet de l’Otan, finalement réduit à une séance de dictée pour les membres pour davantage de sacrifices. C’est la méthode Trump. Contestée par son exécutif et son entourage en ce sens qu’il agit en solo, ignorant jusqu’à l’humiliation les rapports de ses conseillers et des agences nationales de renseignement.

La guerre entre les deux hommes d’affaires, parce que c’est l’allure qu’a pris la crise entre eux, a déteint sur la vie politique des Etats-Unis. Donald Trump a joué son tour de magie guerrière contre l’Iran, apaisé les velléités expansionnistes du chef du gouvernement israélien, Benjamin Netanyahu ; un conflit latent dans lequel il a improvisé un cessez- le- feu sans suite.

Musk avait perdu beaucoup de parts de ses sociétés et s’est retrouvé seul devant l’état profond qui avait dicté quelques règles au président Trump, des réajustements de ses politiques économiques, entre autres, en contradiction, lui a-t-on reproché, dont Elon Musk qu’il avait abandonné devant les «oligarques» de l’Amérique profonde où se recrute les soutiens d’Israël.

Le drame a été sans doute, l’exode de la recherche scientifique vers le Texas, vidant la Silicone Valley de son potentiel et de ses chercheurs. Le choix du Texas est significatif de l’opposition ou de l’hostilité au président Trump dont la haine des migrants est potentiellement aussi grosse de son égo. Aussi a-t-il pris des mesures de rétorsion contre son ex «intime colistier» en annonçant une rupture de contrat entre l’Etat américain et Space X dont les lanceurs opéraient principalement pour le compte de la Nasa.

La tension entre les deux hommes a atteint un tel seuil qu’ils sont devenus inconciliables. Et dans l’une de ses envolées, le président Trump n’a pas exclu d’expulser Elon Musk vers son pays d’origine, l’Afrique du Sud.

Parce que, désormais avec son parti, America Party, qui n’existe pas encore, Elon Musk voudrait rétablir les Etats-Unis dans l’objectif proclamé par le président élu qu’il avait soutenu, allant dans sa démarche à l’encontre du président Trump, qui, à défaut d’arguments ressort l’épée de la lutte contre l’immigration.

Alors que le patron de Tesla a recentré ses investissements en quittant l’administration Trump sur de nouvelles perspectives notamment dans le domaine automobile, la volonté d’Elon Musk de créer un parti politique intrinsèquement favorable aux Américains découle d’une volonté de s’affranchir des lobbies. La guerre entre le président Trump et Elon Musk risque de perdurer autant que perdurera le conflit entre eux.