PAR ZINE HADDADI
Alors que les indices d’un déblocage des relations commerciales algéro-espagnoles se multiplient ces derniers jours, la problématique de la capacité des entreprises espagnoles à reconquérir le marché algérien en cas de reprise des échanges se pose avec insistance.
Lundi, le président du conseil du renouveau économique algérien (Crea), Karim Moula, a reçu l’ambassadeur espagnol à Alger, Fernando Moran Calvo-Sotelo, et l’a assuré de la disponibilité à accompagner les entreprises espagnoles en Algérie dans le développement de leurs activités économiques.
Le lendemain, le ministère algérien des transports a annoncé le retour de la liaison aérienne Alger – Madrid ainsi que le passage du vol Alger – Barcelone à une fréquence quotidienne. Il s’agit là d’indices importants qui présagent un déblocage des relations commerciales entre l’Algérie et l’Espagne, au point mort depuis juin 2022.
Les entreprises espagnoles, très impactées par le blocage des relations commerciales entre l’Algérie et l’Espagne, ont bien évidemment reçu ces signaux de manière positive, tout en exprimant certaines appréhensions concernant la longue période d’absence du marché algérien qui a duré près de 20 mois.
Selon le journal espagnol El Confidencial, les entreprises espagnoles ont enregistré un manque à gagner de 3 milliards d’euros. Les exportations espagnoles versl’Algérie ont chuté de 90%, ajoute la même source.
« Nous craignons que le vide que nous avons laissé en Algérie durant la période de blocage ait profité à des concurrents d’autres pays, à commencer par l’Italie », s’inquiète un gérant d’une PME espagnole, cité par El Confidencial.
Cette crainte n’est pas partagée par tous les opérateurs espagnols présents sur le marché algérien. Habituée à exporter ses machines de production de carrelage vers l’Algérie, une entreprise espagnole, contactée par l’Algérie Aujourd’hui, se montre confiante concernant sa capacité à réussir son retour sur le marché algérien. « En ce qui nous concerne, il n’y a pas de raisons qui nous feraient craindre la perte du marché algérien. En Algérie, les clients nous connaissent depuis plusieurs années. Bien évidemment, nous avons des concurrents en provenance d’Italie, mais cela a toujours été le cas. Le blocage ne nous a pas fait perdre des clients pour autant. La concurrence reste la même qu’avant la crise », commente le gérant de cette entreprise.
Pour sa part, le président du cercle de commerce et d’industrie algéro-espagnol, Djameleddine Bouabdallah, a abondé dans le même sens, estimant que les entreprises espagnoles ne devraient pas avoir de difficultés à reconquérir le marché algérien en cas de reprise des relations commerciales malgré la longue période de blocage.
« Que ce soit dans la céramique, dans le domaine des viandes rouges ou dans l’industrie, les entreprises espagnoles ont montré une connaissance du marché algérien qui fait qu’à mon avis elles ne devront pas avoir du mal à faire leur retour en Algérie. Les entreprises espagnoles ont toujours su s’adapter au marché algérien, y compris au niveau des prix qui sont plus attractifs que chez les opérateurs d’autres pays européens », a-t-il conclu.
Z. H.
