PAR DJILALI B.
Dans une semaine, l’Algérie fera son entrée au conseil de sécurité de l’ONU. Etre membre non permanent de cette instance suprême des nations unies n’est dans l’absolu qu’une formalité pour évaluer le poids d’un pays en bénéficiant des voix d’une majorité pour un siège éphémère sur le plan géopolitique. Cependant, l’Algérie inscrit cette perspective dans un schéma plus global intégrant les possibilités d’introduire des réformes de l’ONU qu’appuient d’ailleurs nombre de pays, d’une part. Et sortir ce conseil de son inertie d’autre part.
Toutefois, dominent les projections dans l’immédiat, les engagements pris par le pays d’inscrire dans l’ordre des priorités à défendre au sein de cette instance onusienne, des questions relevant d’intangibles principes. La défense des causes justes, que le président de la République a réitérée hier dans son discours devant les parlementaires des deux chambres. « L’Algérie défendra à partir du conseil de sécurité, en tant que membre non permanent, l’Afrique et les causes justes », a affirmé le chef de l’Etat. Il s’agit particulièrement sur ce point de la question palestinienne, dont le peuple subit depuis plusieurs semaines une campagne d’extermination par l’armée sioniste devant un monde et des puissances incapables d’imposer la cessation de ces crimes, quand ce ne sont pas ces puissances qui apportent leur soutien à l’entreprise sordide et criminelle de l’entité sioniste.
En effet, 20 000 civils palestiniens morts, et le monde « civilisé » occidental, défenseur du droit d’Israël à se défendre, le conseil de sécurité se désaccorde sur une trêve même humanitaire, alors que l’assemblée générale de l’ONU, plus représentative, a voté pour un cessez-le-feu.
D’où la nécessité d’une réforme du système de décision au sein de l’ONU en offrant à l’assemblée générale un pouvoir de décision ou en donnant à ses résolutions, jusque-là formelles, un caractère exécutoire comme celles du conseil de sécurité, quand bien même celles-ci aussi n’ont jamais été respectées dans le cas d’Israël. Il en est de même dans le cas de la cause sahraouie, dont le dossier traîne depuis des années, et dont aucune véritable résolution pour solutionner ce conflit, que l’ONU reconnaît pourtant comme
étant un cas de décolonisation, n’a été appliquée ou respectée. D’autres crises rejoignent, sur le même registre, ces deux causes « historiques ».
La crise en Libye, en Syrie, au Yémen ou encore plus proche et autant dramatique, le Sahel. Certaines de ces crises sont déclenchées par le biais d’ingérences étrangères, dont des membres du conseil de sécurité se sont rendu coupables, les Etats-Unis et la France, avec l’appui de quelques régimes arabes. Et le conseil de sécurité, de par son fonctionnement et les divergences d’intérêts stratégiques de ses membres, est incapable d’apporter ou d’imposer les solutions à même de mettre fin à ces crises et à leur lot de drames humains.
Bien entendu, l’Algérie a exprimé ses positions sur toutes ces crises et apporté sa contribution pour les solutionner, mais aussi et surtout, dans des cas particuliers, fait jouer son influence et mis à disposition son expérience et son expertise pour mettre fin à des conflits fratricides comme au Mali ou en Libye en proposant sa médiation et ses propositions. Il est évident que des interférences ont parfois parasité ces démarches devant le silence du conseil de sécurité. Il s’agit donc de remédier à cette situation, même si la durée du siège au conseil de sécurité est limitée.
Autre engagement majeur de l’Algérie, la défense de l’Afrique. Le président de la République autant que son chef de la diplomatie ont engagé la voix de l’Algérie pour défendre celle de l’Afrique, pour être celle de l’Afrique avec en sus celui de plaider pour un siège de membre permanent pour l’union africaine au conseil de sécurité. L’Algérie évoque cette question sous l’angle de « la correction d’une injustice historique envers l’Afrique » qu’elle s’emploiera à défendre durant son mandat. Rendez-vous est donné.
Dj. B.