PAR DJILALI B.
Le vote, aujourd’hui, des membres non permanents du conseil de sécurité de l’ONU sera une formalité pour le continent africain, puisqu’il n’y a que deux candidatures pour les deux postes à pourvoir pour cette période 2023-2024. Néanmoins, les enjeux restent les mêmes. Explication.
En effet, pour la représentation africaine, limitée à deux membres non permanents au conseil de sécurité de l’ONU, l’Algérie et la Sierra Léone, elle passera sans difficultés dans la mesure où elle est réduite cette année à ces deux candidatures. Cela dit, récolter un maximum de voix parmi les 197 membres votants donnerait à l’Algérie un argument et un poids qui pourraient peser au sein de l’instance, d’où justement la présence d’Ahmed Attaf à New York depuis presque une semaine.
Pour le mandat actuel, qui soit dit en passant, dans une conjoncture internationale particulièrement délicate avec la prolifération des conflits qui ne trouvent toujours pas de solution ainsi que la guerre en Ukraine qui risque de dégénérer en guerre mondiale, comme l’estiment plusieurs experts internationaux.
C’est, en effet, dans ce contexte que les pays membres non permanents peuvent jouer le rôle de « régulateur » dans ces questions, à travers leurs initiatives de paix et de solutions
pour les crises que connaît le monde. Laborieusement, certes, mais le poids, rien que pour le continent africain, qui aspire à un siège permanent comme un bloc sous l’égide de l’union africaine, pèse désormais dans l’équation onusienne qui demeure enferrée dans les
principes des droits des membres permanents du conseil de sécurité.
Les échecs de l’ONU
Il va sans dire que la cause principale défendue par les représentants africains demeure une coopération plus large entre l’instance internationale et l’instance continentale, l’UA, qui œuvre pour la paix et surtout gère de lourds dossiers liés à la sécurité sur le continent.
Plaident-ils d’ailleurs, et à juste titre, pour un siège pour l’UA au sein du conseil de sécurité de l’ONU. Et, pour argument, à leur actif, les échecs de l’ONU dans les tentatives de résolution de crises et de conflits dans le continent, notamment en Somalie, en RDC, en Libye, au Mali… qui sont prises en charge par l’union africaine à travers ses propres mécanismes qui, pour bien des cas, a créé un climat propice aux négociations et pourparlers pour le règlement des crises.
Les membres africains ne sont d’ailleurs pas restés inactifs au sein du conseil de sécurité, dans la mesure où ils ont été à l’origine de propositions de résolutions décisives dans la prévention de conflits.
Il en est ainsi par exemple de la question du financement du terrorisme ou encore d’une résolution proposée par l’Algérie pour l’interdiction du paiement des rançons pour la libération des otages qui, a argué Alger, contribue au financement des activités terroristes.
Les trois membres africains seront probablement les seuls à poser sur la table les questions sérieuses liées au règlement des conflits, notamment en Palestine et au Sahara occidental ; nonobstant les autres crises qui jalonnent le calendrier international et qui demeurent en instance.
« L’Algérie et la Sierra Leone rejoignant le Mozambique au sein du conseil travailleront probablement en étroite collaboration pour coordonner leurs positions et faire avancer une position africaine commune sur les points régionaux et thématiques à l’ordre du jour du conseil de sécurité », rappelle-t-on.
En somme, le projet africain s’inscrit – est-il d’ailleurs le seul – dans le cadre de la réforme de l’ONU et de ses instances. Les pays candidats pour ces postes de membres non permanents du conseil de sécurité sont l’Algérie, la Biélorussie, le Guyana, la République de Corée (ROK), la Sierra Leone et la Slovénie. Certains pays avaient déjà brigué des mandats au sein de cette instance.
Il s’agit de l’Algérie trois fois, le Guyana et la République de Corée deux fois, et le Bélarus, la Sierra Leone et la Slovénie une fois.
D. B.