Consensus sur la Déclaration d’Alger: La balle est dans le camp des Palestiniens 

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Les responsables politiques palestiniens sont d’accord pour dire que la « déclaration d’Alger », qui a été conclue entre 14 factions palestiniennes en Algérie, constitue une chance inespérée de se réconcilier et de mettre fin à la division.

La déclaration comprend neuf articles relatifs à l’élection du conseil national palestinien dans le pays et à l’étranger dans l’année suivant la signature de la déclaration, soulignant l’importance de l’unité palestinienne, et adoptant le dialogue et la consultation pour résoudre les différends sur la scène palestinienne, dans le cadre de l’Organisation de libération de la Palestine, considérée comme le représentant légitime et unique du peuple palestinien.

«Les Palestiniens doivent être à la hauteur des efforts de l’Algérie»

A ce propos, le membre du bureau politique du Hamas, Moussa Abou Marzouk, a écrit sur son compte Twitter que «l’accord d’Alger est une opportunité pour restaurer la cohésion nationale, en raison du niveau d’engagement de l’Algérie et de sa volonté d’en supporter toutes les conséquences, ce qui est formidable», et ajoute que «le succès de l’initiative d’Alger est conditionné par l’empêchement de toute ingérence extérieure, notamment américaine et israélienne, et de miser sur le soutien populaire et factionnel à l’accord».

Pour sa part, le chef du Fatah et membre du conseil révolutionnaire Hatem Abdelkader a montré quelques craintes quant à la volonté réelle et sincère des factions présentes à appliquer la déclaration d’Alger. «De par ma connaissance du sujet et aussi mes anciennes expériences, et compte tenu des accords précédents signés par les deux parties et qui se sont soldés par un échec en raison de l’absence de volonté politique, je dirai que j’ai quelques doutes quant à la mise en œuvre de cet accord. L’accord d’Alger est la dernière opportunité historique pour notre peuple de restaurer son unité et de mettre fin à la division», dira Hatem Abdelkader à Al Arabi Al Jadeed, qui ajouter : «Ce serait malheureux que tous les efforts déployés par l’Algérie, et tout cet intérêt algérien soutenu par la Ligue arabe partent en fumée. L’Algérie veut présenter cet accord comme une bonne nouvelle lors du sommet arabe, j’espère que les responsables des factions seront à la hauteur de l’Algérie.»

«En cas d’échec, la responsabilité incombera au Fatah et au Hamas»

Le même dirigeant a appelé «chacun à s’élever au niveau des responsabilités et à placer l’intérêt national suprême en dessus de tout calcul étroit ou intérêt personnel». Hatem Abdelkader est allé plus loin en disant : «Nous tenons responsables le Fatah et le Hamas en cas d’échec de cet accord. Si nous ne parvenons pas à un résultat clair et tangible, c’est notre dernière chance.» Pour le leader du mouvement Fatah, Mounir Al-Jaghoub, «le mouvement Fatah espère que les efforts seront couronnés de succès, et que les espoirs du peuple palestinien se réaliseront en unifiant le système politique et administratif au sein de l’Autorité palestinienne, en signant l’accord d’Alger, d’autant plus que l’Algérie a une place et une valeur particulière parmi les Palestiniens». Parmi les avantages de l’accord, selon Al-Jaghoub, «l’importance d’élire un conseil national palestinien qui inclut tout le monde, que l’OLP soit réformée et que le Fatah et le Hamas s’y joignent». Néanmoins, le responsable s’est demandé «pourquoi ne pas travailler pour que le conseil national se transforme en parlement pour le peuple palestinien, d’autant plus que le conseil législatif est temporaire ?».

«Il faut payer le prix de l’unité»

Pour l’analyste politique Hani Al-Masri, «le Hamas doit montrer sa volonté de renoncer à son contrôle unilatéral sur la bande de Gaza». Il a ajouté : «Le Hamas et le Fatah et toutes les factions et forces sont tenus de convenir d’un programme national dans lequel la référence de chacun est déterminée, et comment ils y feront appel en cas de différend. Il faut des élections, il faut un gouvernement.» L’analyste politique et médiatique Rassim Obeidat est d’accord avec beaucoup de ce qu’a dit Al-Masri, mais il considère que le document d’Alger constitue une opportunité historique qui doit être saisie et mise à profit. Afin d’éviter l’échec précédent qui accompagnait les accords et ententes précédents entre le Fatah et le Hamas, Obeidat a déclaré que « le plus important dans le document d’Alger c’est les mécanismes de mise en œuvre. Il est important qu’il y ait une véritable volonté palestinienne et une volonté de chacun de payer le prix de l’unité nationale». En ce qui concerne le gouvernement d’union nationale, Obeidat a précisé que le gouvernement d’union nationale est une question «litigieuse liée à la reconnaissance de la légitimité internationale, ce qui signifie la reconnaissance des conditions du quatuor international. Par conséquent, c’est un point de discorde entre le Fatah d’une part, le Hamas, le Jihad, le Mouvement populaire et d’autres factions qui croient que l’accord d’Oslo ne l’a pas débarrassé de la mainmise de l’État occupant, sauf pour la coordination sécuritaire avec lui et la dépendance économique à son égard». Obeidat a estimé que ce qui est exigé du Fatah et du Hamas est un engagement sérieux et réel envers les mécanismes de mise en œuvre, et qu’un véritable partenariat politique est établi.

S. H.