Avec la nouvelle carte économique mondiale qui se dessine, les pays de la Ligue arabe sont dans l’obligation de suivre les mutations du marché mondial et d’agir en bloc pour défendre leurs intérêts. Ces derniers, semble-t-il, ont pris conscience de l’importance de relever ce défi, comme le démontre la liste des recommandations du Conseil économique et social arabe (CESA) au niveau ministériel.
Dans la liste des recommandations à soumettre aux chefs d’Etat figurent le développement et la coopération économique, la sécurité alimentaire ou encore la redynamisation de la zone de libre échange arabe. Des propositions qui se veulent comme une plateforme pour la mise en place d’un «bloc économique arabe» capable de répondre aux défis de l’heure.
En effet, l’idée a déjà commencé à se préciser au moins sur le plan économique, notamment avec les thématiques abordées, en particulier la nécessité de la mise en place d’un nouveau système d’intégration économique pour booster les échanges entre les pays membres de la ligue qui restent très loin des capacités et des potentialités des pays membres.
Le contexte de la tenue de cette réunion et les thématiques économiques abordées renseignent au moins sur l’ambition des pays membres à aller loin du discours pour concrétiser le projet de l’union économique arabe sur le terrain. Certes, la mission ne relève pas de l’ordre de l’impossible, mais elle reste difficile à réaliser sur le terrain, faute d’une convergence totale dans les visions des pays membres pour l’avenir, mais les mutations économiques profondes que connaît le monde aujourd’hui les obligent à dessiner une feuille de route commune leur permettant de faire du «bloc arabe» un acteur économique important dans le nouvel ordre économique mondial qui se dessine.
Redynamiser la zone de libre échange arabe
Parmi les points phares de la liste de 24 recommandations figurent «la nécessité de redynamiser la zone de libre échange arabe, la levée des barrières douanières, l’investissement, l’accélération, la finalisation des procédures de ratification de la convention relative à l’organisation du transport et les coûts de passage entre les pays arabes, en prévision de sa mise en œuvre», lit-on dans le communiqué final. Il s’agit donc d’une vision de ce que devrait caractériser les relations des membres de la ligue, mais la question la plus sensible et qui inquiète le plus les pays membres est celle de la sécurité alimentaire. De ce fait, les pays membres sont dans l’obligation d’accorder leurs violons et d’agir en bloc pour répondre aux défis futurs et tirer enseignement des erreurs du passé.
Sécurité alimentaire, le grand défi
L’exemple le plus récent est celui du conflit entre la Russie et l’Union européenne et ses retombées sur les pays membres dont la sécurité alimentaire était menacée. Raison pour laquelle les pays membres ont choisi la sécurité alimentaire comme thématique phare du sommet d’Alger. Sur ce sujet, le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Abou Al-Gheit, a appelé l’urgence de la cristallisation d’une vision arabe intégrée pour relever les défis de la sécurité alimentaire dans la région, estimant que les indicateurs à ce sujet dans les pays arabes ont reculé de façon inquiétante non seulement à cause de la pandémie et de ses répercussions, mais aussi en raison de plusieurs facteurs et l’accumulation de nombreux problèmes».
Outre le développement agricole durable, la grande zone arabe de libre-échange (GZALE), des recommandations ont été également établies notamment en matière du «développement de l’économie numérique, les usages pacifiques de l’énergie atomique et la coopération spatiale arabe», ajoute la même source.
Enfin, la réunion d’Alger est d’une importance capitale pour l’avenir économique de la zone arabe, dont les membres sont appelés à mettre de côté leurs différends et d’accélérer la réalisation de leurs ambitions sur le terrain et d’adhérer à une initiative fédératrice visant la constitution d’un bloc arabe. La concrétisation de cette ambition ne relève pas de l’ordre de l’impossible, mais son application n’est pas une chose si aisée.
Par Abdellah B.