/Le ministère du Commerce affirme avoir pris les mesures nécessaires pour garantir la disponibilité des produits de première nécessité sur le marché. Mais la situation semble lui avoir échappé, en vue de ce qui caractérise aujourd’hui le marché, quelques mois avant le ramadan, ce mois de grande consommation pour les familles algériennes.
De nombreux citoyens se demandaient déjà à quoi il faut s’attendre durant le mois sacré de cette année en matière de prix et de disponibilités des produits dont certains sont aujourd’hui absents des étals ? Le ministre du Commerce réussira-t-il dans sa mission de régulateur du marché ? Comment remettre de l’ordre dans un secteur plongé dans l’anarchie pendant des décennies ? Pour l’instant, une chose est sûre, la mission de Kamel Rezig, n’est pas aisée. L’envolée des prix de produits de large consommation à l’approche du mois de ramadan inquiète le consommateur qui est perdu entre le discours rassurant du ministère du Commerce et la réalité du terrain. La situation du marché est devenue immaitrisable et les mesures coercitives prises par les autorités pour éradiquer le phénomène de la spéculation n’ont pas encore abouti aux résultats espérés.
Des milliers de familles se trouvent privées de produits de première nécessité, à cause de la hausse des prix à la production et les spéculateurs qui imposent leur diktat sur le marché en provoquant une inflation effrayante. Désormais, tous les ingrédients sont réunis pour prévenir d’un mois sacré difficile à supporter. En fait, le mois sacré de cette année intervient dans une situation très difficile marquée par une inflation galopante et l’érosion du pouvoir d’achat des petites bourses qui n’arrivent toujours pas à subvenir aux besoins essentiels de leurs familles et qui attendaient la mise en place des marchés de proximité et les points de ventes officielles pour résister jusqu’au mois sacré.
Henni prend les devants
En effet, pour l’instant, la problématique de la disponibilité de la viande rouge sera résolu et avec des prix «abordables». C’est ce qu’a laissé entendre le ministre de l’Agriculture, Henni. Ce dernier affirme que son département a déjà entamé la procédure pour l’importation de «bovins d’engraissement destinés à la production de viande rouge, selon un cahier des charges bien précis concernant les mesures sanitaires et zootechniques et l’importation de taurillons d’engraissement en prévision du mois de Ramadhan prochain en vue de répondre aux besoins du marché». Si la problématique de la disponibilité de la viande rouge semble être résolue, qu’en est-il alors d’autres produits comme le lait et ses dérivés, les légumes et les fruits qui font parler d’eux ces derniers temps.
Du côté du ministère du Commerce, rien de spécial «Ramadan» à signaler. Le ministère s’attèle aux opérations de contrôle du marché local pour l’instant et la lutte contre les spéculateurs comme il l’indique à chaque sortie sur le terrain. Pour le mois sacré, cette année ne sera pas différente des précédentes, surtout en matière de pénuries, le ministère du Commerce recourra comme à chaque année à l’organisation des points de ventes et les marchés de proximités pour venir au secours des familles défavorisés.
Par ailleurs, le président de l’Association de protection du consommateur, Mustapha Zebdi, estime que les mêmes problématiques reviennent chaque année. «Face à ces problématiques récurrentes de pénuries et de hausse des prix, l’association propose de lutter contre les spéculateurs qui tentent d’imposer leur diktat sur le marché national et approvisionner régulièrement le marché en les matières essentielles et en particulier les produits agricoles, fruits, légumes et viandes». Pour M. Zebdi, la régulation du marché est une mission «quotidienne» et on ne peut attendre l’arrivée du mois sacré pour l’entamer. «La régulation du marché doit se faire tous les jours. Pour le mois sacré, nous n’avons pas encore fourni de propositions dans ce sens», affirme-t-il.
A. B.