Coup d’accélérateur au niveau de l’usine Fiat d’Oran

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Fiat Algérie

Par Brahim Aziez

Le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique a reçu, hier, au siège de son ministère, à Alger, le nouveau P-DG de la filiale algérienne du groupe Stellantis. L’occasion de faire le point sur l’état d’avancement du projet de construction automobile en Algérie de la marque Fiat, ainsi que l’ensemble des préoccupations soulevées, indique un communiqué du ministère.

Lors de cette rencontre, Ali Aoun a écouté un exposé détaillé sur l’activité de fabrication de véhicules touristiques et utilitaires de la marque Fiat, ainsi que l’état d’avancement des travaux de la création des unités de soudure, d’emboutissage et de peinture automobile, précise la même source.

La rencontre a permis d’évoquer les accords conclus avec les fournisseurs et les sous-traitants locaux en vue d’atteindre le taux d’intégration fixé au cahier des charges relatif à l’activité de la fabrication automobile, ajoute le communiqué. Raoui Beji, le P-DG du groupe Stellantis El Djazaïr, a mis en exergue le volet lié à l’emploi et à la formation de la main-d’œuvre algérienne, conformément aux normes internationales dans le domaine, ajoutant que «plus de 1000 travailleurs sont employés actuellement dans l’usine Fiat, dont un grand nombre a été formé».

De son côté, le ministre a insisté sur «le renforcement des capacités de  production de l’usine afin de répondre aux besoins du marché», mettant en avant «la disposition de son département ministériel à accompagner ce projet et à aplanir toutes les difficultés auxquelles il est confronté afin de réaliser les objectifs tracés», note le communiqué.

 

40.000, 50.000 ou 60.000 unités assemblées en 2024 ?

En mars dernier, le manager de la région Afrique Moyen-Orient chez Stellantis annonçait sur sa page Linkedin, l’entame des travaux de l’extension de l’usine Fiat à Tafraoui, des travaux annoncés par le patron du groupe Stellantis, Carlos Tavares, lors de l’inauguration de l’usine en décembre 2023. Samir Cherfan soulignait, alors, que Stellantis était passée à la 2e étape de son projet industriel en lançant les travaux d’agrandissement de l’usine Fiat de Tafraoui près d’Oran, quelques semaines après son inauguration. Mieux, le COO de Stellantis MEA ajoutait que cela s’est fait «avec deux ans d’avance sur notre calendrier». On apprenait, ainsi, que cette expansion vise à intégrer des ateliers de peinture et de soudure de carrosserie, tout comme elle devrait permettra d’augmenter le taux d’intégration locale et améliorer l’employabilité dans le secteur, et créera jusqu’à 2000 nouveaux emplois. De plus, cet agrandissement de l’usine devrait permettra d’augmenter la capacité de production annuelle pour atteindre les 90 000 unités d’ici 2026.

Il convient de rappeler que l’usine Fiat de Tafraoui qui a été inaugurée le 11 décembre dernier par le patron (CEO) du groupe Stellantis, Carlos Tavares, devra produire 40.000 véhicules cette année (2024), pour augmenter progressivement ses capacités et passer à 90.000 véhicules/an à l’horizon 2026. Deux modèles y sont actuellement assemblés (Fiat 500 Hybride et Doblo utilitaire), alors qu’un 3e modèle (Doblo touristique) devra élargir la gamme dans les prochains jours. Les chiffres de production pour l’année 2024 n’ont pas toujours été les mêmes, qu’ils soient annoncés par Stellantis (de 60.000 unités annoncés par le COO de Stellantis El Djazaïr lors de la signature du contrat de partenariat en novembre 2022, à 40.000 unités) ou par les autorités algériennes (50.000 unités). Mais devant l’absence d’importations de véhicules neufs par les concessionnaires agréés, il est fort à parier qu’Ali Aoun ait demandé au P-DG de Stellantis El Djazaïr de revoir à la hausse leurs prévisions locales.