Création de micro-entreprises : Vers la révision du plafond de financement

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Par Amar R.

 

Le ministre de l’Economie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises, M. Noureddine Ouadah, a annoncé, hier à Tipasa, que ses services envisagent de réviser le plafond de financement des projets de création de micro-entreprises avec l’Agence nationale d’appui et de développement de l’entrepreneuriat (Nesda) et l’Agence nationale de gestion du microcrédit (Angem).

Dans une déclaration à la presse au terme d’une visite de travail dans la wilaya de Tipasa, le ministre a indiqué qu’il était «anormal que les agences Nesda et Angem continuent de financer des projets avec un plafond fixé depuis 20 ans», relevant la nécessité de revoir le «montant de financement».

Il a ajouté que son secteur procédera à la réévaluation et à la révision du plafond de financement des projets en fonction des besoins de l’économie nationale, dans le cadre d’une action gouvernementale commune, précisant que le financement est soumis à plusieurs critères, notamment l’efficacité et la valeur ajoutée qu’apportera le projet.

Le ministre a fait savoir que le processus de numérisation de toutes les étapes d’inscription pour bénéficier des services des agences Nesda et Angem sera bientôt finalisé.

 

Le financement en question

L’Algérie s’est engagée depuis 2020, tient-on à rappeler, à développer une économie fondée sur la connaissance et la technologie, dans le cadre de sa transition d’une économie rentière vers une économie durable.

La stratégie repose sur la création de micro-entreprises basées sur le principe de la sous-traitance, en appui aux grands projets stratégiques, à l’instar des stations de dessalement de l’eau de mer.

Pour ce faire, le gouvernement a pris une série de mesures pour stimuler l’écosystème des start-up dans le pays et encourager les jeunes entrepreneurs à participer au développement de l’économie du pays et enrichir le tissu entrepreneurial national.

Parmi les mesures phares mises à la disposition des start-up, la création d’un fonds pour le financement de ces entreprises innovantes, avec des normes purement économiques, pour orienter les capitaux vers l’innovation. Ce fonds a été créé en octobre 2020 par le ministère de l’Economie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises en coopération avec six banques publiques, avec un capital de 1,2 milliard DA.

Ce fonds offre plusieurs possibilités de financement en fonction de la nature de la start-up concernée, à savoir un financement à hauteur de 5 millions DA (plafond maximal) pour les start-up en début d’activité, un financement aux entreprises en activité à hauteur de 20 millions DA, en sus d’un autre financement de 150 millions DA (plafond maximal) pour les grandes entreprises. Le financement se fait dans le cadre d’une approche purement économique qui n’exige pas d’intérêts pour les start-up, mais les considère comme partenaires dans le capital risque. Plusieurs formules de financement de ces entreprises ont été adoptées afin de permettre au plus grand nombre de porteurs de projets d’accéder aux financements.

L’Agence nationale d’appui et de développement de l’entrepreneuriat (Nesda) propose également différentes modalités de financement adaptées aux besoins et à la capacité financière des porteurs de projets, dont la formule de tri-financement suivant laquelle le porteur de projet contribue entre 5% et 15%, l’Agence entre 15% et 25%, et la banque couvre le reste de l’investissement (environ 70%). Il est question aussi de co-financement où le porteur de projet et l’Agence contribuent chacun à hauteur de 50% de l’investissement.

L’Agence annonce qu’elle prévoit de financer en 2025 jusqu’à 11 000 micro-entreprises par an. Cette initiative vise à encourager la création de nouvelles entreprises, en particulier celles portées par des jeunes entrepreneurs, et à dynamiser l’économie nationale.