Au cours de la dernière décennie, l’Algérie était devenue le premier partenaire commercial de l’Espagne, mais la relation Espagne-Algérie traverse son pire moment depuis sa naissance en 1962.
Selon les données de l’ICEX España Exportación e Inversiones, 129 475 entreprises
espagnoles ont cessé d’avoir des accords commerciaux avec l’Algérie l’année dernière.
Le nombre d’entreprises espagnoles ayant des affaires en Algérie est passé de 222 603 en 2021 à 189 573 en 2022. L’an dernier, 8.934 exportateurs espagnols réguliers ont interrompu leur activité en Algérie.
« Le résultat est une forte augmentation du déficit commercial bilatéral à 6,575 milliards d’euros », révèle à ABC le secrétaire d’État au commerce espagnol.
« En 2022, après les mesures restrictives appliquées par l’Algérie, nos exportations ont chuté fortement et de manière généralisée dans tous les secteurs. Le taux de déclin s’est accéléré à partir de juin pour atteindre 93% en décembre.
Ce mois là, 10,8 millions d’euros seulement sont exportés, contre une moyenne mensuelle de 169 millions entre janviermai 2022 », explique le même responsable, qui souligne
toutefois que les importations espagnoles « ont augmenté de 59% sous l’effet des prix de l’énergie ».
Les exportations «chutent fortement et de manière généralisée»
L’annuaire géré par l’ICEX sur les entreprises espagnoles implantées en Algérie donne une idée des secteurs liés aux opérations commerciales entre les pays.
Services intégrés d’ingénierie énergétique ; entretien d’avions ; services liés au tourisme ; l’installation, l’entretien et la distribution de pétrole et de gaz et de produits en acier sont quelques-unes des activités des entreprises espagnoles.
Il y a aussi les services de construction pour le bâtiment et les travaux publics, la finance, les télécommunications, les conseils juridiques, les machines et équipements pour l’industrie pétrolière, les infrastructures hydrauliques, les trains, la céramique, la parfumerie, boissons non alcoolisées, promotion immobilière entre autres. Mais comme le prévient Haizam Amirah Fernández, chercheur principal pour la Méditerranée et le monde arabe à l’Institut royal Elcano, l’éloignement avec l’Algérie n’affecte « pas seulement » la question économique et commerciale :
« Il y a aussi la question de la perte de parts de marché en Algérie qui profite à d’autres pays. » En fait, « dans les importations algériennes de divers produits, l’Italie se positionne
pour occuper cet espace dans lequel l’Espagne est exclue », dit-elle.
Pour les Espagnols, le rapprochement entre les deux pays passera seulement par un changement de gouvernement en Espagne.
S. H.