Crise de nerfs marocaine contre «ses amis» français

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King Mohammed VI of Morocco (R) and French President Emmanuel Macron arrive arrive on the "Mirage" boat during the One Planet Summit on December 12, 2017, at La Seine Musicale venue on the ile Seguin in Boulogne-Billancourt, southwest of Paris. ?The French President hosts 50 world leaders for the "One Planet Summit", hoping to jump-start the transition to a greener economy two years after the historic Paris agreement to limit climate change. / AFP PHOTO / POOL AND AFP PHOTO / LUDOVIC MARIN

/Dans un commentaire d’une violence inouïe, le bureau new-yorkais de l’agence de presse marocaine a descendu en flammes le correspondant de l’agence officielle de presse française au sujet de ses dernières couvertures sur la question sahraouie au niveau des Nations Unies.

Le rédacteur de la dépêche reproche au journaliste d’avoir désigné le Maroc d’un côté et la RASD d’un autre comme étant les deux protagonistes du conflit. Qualifiant cette approche de «faute professionnelle de l’AFP», qui selon les rédacteurs de l’article «s’ajoute ainsi à une série de papiers suggérés, de déclarations et de reportages zélés qui ne sont pas sans rappeler une campagne anti-Maroc orchestrée par des milieux qui s’agitent «hystériquement» contre les intérêts du Maroc». Plus précis dans leurs attaques, ils estiment que le journaliste en question, est «aveuglé par les bruits de couloirs de certains agitateurs qui opèrent à l’instigation de l’Algérie». Cette attaque contre l’agence officielle française montre tout l’agacement des marocains dans l’évolution du traitement du dossier de l’indépendance du Sahara Occidental. La démarche du duo Hilale-Bourita s’est fracassé contre un mur. Rares sont les dirigeants des capitales occidentales à vouloir s’aligner ouvertement sur la position marocaine sur la question du Sahara Occidental. Après la très médiatique dissolution du CFCM en France et la mise au placard de l’ensemble des relais du roi M6 dans l’hexagone, les Marocains sont sans doute agacés par le silence de Paris sur cette question. Dans ces nombreuses interventions, Jean Yves Le Drian s’est toujours abstenu de prendre position dans le conflit. Position interprétée, sans doute par Rabat comme un lâchage du gouvernement Macron.  

Bourita fait profil bas…

Il faut dire qu’au même moment, l’Espagne par le biais de son ministre des AE a repoussé tout espoir de normalisation avec son voisin de l’autre rive de la Méditerranée. «L’Espagne se prépare à une longue crise diplomatique avec le Maroc», dira  le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, qui avait espéré jusqu’à présent une «une relation solide, reposant sur la confiance et les intérêts mutuels». Mais il estimera que  cet objectif n’est pas proche, puisque la première visite d’Albares à Rabat, n’est pas à son ordre du jour. De son côté, le quotidien El Pais abondera dans le même sens puisqu’il s’interroge sur le devenir de l’ambassadeur du Maroc en Espagne. «On ne sait pas non plus quand l’ambassadrice du Maroc, Karima Benyaich, qui avait été convoquée à Rabat en mai dernier pour des consultations, reviendra à Madrid», écrit-il dans son édition de vendredi.

Les déclarations du chef de la diplomatie espagnole n’ont toujours pas été commentées par son homologue marocain. Bourita, dos au mur, continue d’accuser les coups. En manque d’arguments et de soutiens, il ne s’exprime plus ouvertement  comme il le faisait à l’époque de l’administration Trump. Il fait profil bas et sous traite la politique étrangère de son pays à toutes les officines qui gravitent autour du palais royal et… de la Mamounia.

C. S.