Pendant près de deux ans et dans un contexte mondial particulier qui est la crise sanitaire, les arts et la culture se sont mis en mode virtuel. Face aux portes fermées des théâtres, salles de cinéma, galeries et salles de spectacles, les Algériens sont devenus des pros des plateformes virtuelles et du streaming pour échapper à la morosité du quotidien.
Fort heureusement, depuis le début du mois d’octobre, nous assistons à une reprise progressive de la vie culturelle et cela pour le plus grand bonheur des férus des arts mais surtout des artistes.
Les planches du théâtre reprennent vie
Après des mois de fermeture, le théâtre national algérien renoue enfin avec son public et cela avec l’ouverture de la saison théâtrale. Pour inaugurer la saison en beauté, le public a eu droit à une belle représentation de la pièce «Rue des hypocrites» mise en scène par Ahmed Rezzak qui n’est plus à présenter. Un rendez-vous tant attendu par les passionnés du 4e art qui ont d’ailleurs répondu présents. D’autres productions à succès seront aussi à l’affiche dont «Slimane Ellok» une adaptation du «Malade imaginaire» de Molière mise en scène par Abdelkrim Briber ainsi que «GPS» de Mohamed Cherchell, lauréat du prix du meilleur spectacle du monde arabe en 2020. Concernant les nouvelles productions, le TNA produira cette année le spectacle «Ramada 19», une adaptation du roman «Layali Ramada» de Waciny Laaredj signée par l’auteur Abderrezak Boukeba. La mise en scène, quant à elle est confiée à Chawki Bouzid, un vétéran du théâtre algérien.
Le box-office s’invite à Alger
Les amateurs du 7e art seront également servis pour cette rentrée culturelle avec la projection du dernier James Bond «No time to die» à l’affiche de la salle Ibn Zeydoun.
Pour faire plaisir aux petits, quoi de mieux que de leur offrir une projection de leur petits chiots préférés avec le film «Pat patrouille» aussi à l’affiche de la même salle à côté du dernier «Space jam», un véritable bijou de chez Warner Bros. Par ailleurs, si vous êtes en quête de frissons, ne ratez pas la projection du long métrage Venom, Lets there be carnage d’Andy Sirkis dont l’avant-première aura lieu ce week-end à Riad El-Feth. Vous l’aurez bien compris, la fin de cette année s’annonce plutôt riche en animations culturelles, de quoi nous faire oublier les affres du confinement mais surtout de quoi relancer l’industrie à l’arrêt.
W. S.
Aziz Hamdi, responsable communication au CADC : «Les salles de cinéma rouvriront le 1er décembre»
Comment se passe la reprise de l’activité au Centre algérien de développement du cinéma après près de deux ans à tourner au ralenti ?
Pour cette rentrée culturelle, le Centre algérien de développement du cinéma commence à reprendre un rythme d’activité plus ou moins normal. Cependant, les projections ne sont toujours pas au programme car les salles de cinéma ont été réquisitionnées pour les élections locales. La reprise des projections est prévue donc à partir du 1er décembre. Vous retrouverez à l’affiche les longs métrages «Le Sang des loups» de Amar Sifodil, «Lalla Zbida» de Yahia Mouzahem, «La Voix des anges» de Kamel Yaiche ainsi que «Argue» d’Omar Belkacemi qui représentera l’Algérie à la 23 édition des journées cinématographiques de Carthage du 3 à octobre au 6 novembre 2021. L’avant-première du film est prévue à Alger le 4 novembre prochain. Il y a aussi le tournage du long métrage «La Dernière reine» de Damien Ounouri qui a débuté il y a quelques jours à Tlemcen et avec lequel on espère représenter l’Algérie au festival de Cannes si tout se passe comme prévu.
Quel a été l’impact de la crise sanitaire sur le CADC ?
Le cinéma comme tout l’autre art a été fortement impacté par la crise sanitaire. Le CADC ainsi que les artistes ont subi de plein fouet le confinement. Avec la fermeture des salles de projections et le gel des activités, les pertes sont considérables. Les recettes des projections permettent un bon fonctionnement pour le CADC du moins sur le plan administratif.
Quelle est votre stratégie pour promouvoir le 7e art algérien a l’étranger ?
Nous sommes actuellement en négociation avec quelques distributeurs de films au niveau du monde arabe et cela afin d’instaurer une sorte d’échanges bilatéraux. Ces derniers nous assureront la diffusion de films algériens chez eux tandis que le CADC s’occupera de la diffusion de leurs œuvres en Algérie, il s’agira notamment d’œuvres cinématographiques de la Palestine et du Liban. Nous avons décidé de sauter le pas après avoir constaté une forte demande du cinéma algérien dans le monde arabe, nous avons eu des longs métrages qui ont fait beaucoup parler d’eux à l’étranger dont «Jusqu’à la fin des temps» de Yasmine Chouikh.
W. S.