PAR M. MANSOUR
LE PRÉSIDENT du mouvement El-Bina, Abdelkader Bengrina, se met sur le devant de la scène médiatique dans une ambiance de précampagne. Prenant la parole hier, le leader islamiste a mis en relief le caractère singulier de l’élection présidentielle en Algérie, soulignant son importance dans la « consolidation de la démocratie ». Lors de son intervention, il a fait part de plusieurs initiatives lancées à l’occasion des présidentielles anticipées du 7 septembre prochain, parmi lesquelles la mise en place d’une commission nationale des élections.
Profitant de l’occasion, Bengrina a également lancé un appel en direction des élites nationales, les invitant à faire du mouvement El Bina un tremplin pour les échéances électorales futures. Animant hier une conférence de presse en marge de l’installation de la commission nationale des élections relevant de son parti, Bengrina a souligné le fait que « le scrutin présidentiel représentait un événement majeur dans la vie politique d’un pays et que c’était également un événement populaire par excellence, offrant à toutes les formations politiques une occasion de mobiliser leurs forces vives autour d’un idéal politique et d’une vision de l’avenir clairement définie ». Dans ce contexte, le président d’El-Bina a annoncé le lancement d’une consultation nationale visant à définir la position de son parti vis-à-vis des prochaines élections. Il a précisé que cette initiative n’exclura personne et accueillera toutes les élites désireuses de s’y associer, à condition qu’elles partagent un minimum de valeurs avec son parti. L’objectif affiché est celui de tracer la stratégie d’El-Bina en prévision des scrutins futurs.
Bengrina veut des élections locales anticipées
Sur ce point, il a expliqué que le nouveau découpage administratif et la création de nouvelles wilayas imposaient la tenue d’élections locales anticipées dans 14 wilayas, ce qui engendrerait, à son sens, un déséquilibre lié à la durée des mandats. « Des élections locales anticipées devraient être organisées à l’échelle nationale, afin d’aligner la durée des mandats entre les nouvelles et les anciennes wilayas », a-t-il soutenu. S’agissant de la décision de Abdelmadjid Tebboune d’avancer la date de l’élection présidentielle de trois mois, le chef du mouvement islamiste a mis en lumière le fait que celle-ci relevait des prérogatives du chef de l’Etat, tout en supposant qu’elle était certainement motivée par des raisons valables, telles que la volonté de synchroniser le scrutin présidentiel avec le renouvellement partiel du conseil de la nation ».
Le leader d’El-Bina a également dit que « l’élection présidentielle de cette année « permettra de concrétiser les aspirations nationales, posant les fondations d’une nouvelle ère pour l’Algérie ». « Ce qui nous importe avant tout c’est l’Algérie, car il s’agit de l’intérêt de l’Etat et de la nation algériens qui font face à une conjoncture sensible, voire même dangereuse », a-t-il déploré.
Installation d’une commission nationale des élections
Bengrina a, par ailleurs, lancé une initiative politique consistant à installer une commission nationale des élections en prévision des échéances électorales prochaines. Dans ce contexte, il a fait savoir qu’il avait reçu des propositions de la part de partis et de personnalités politiques ayant exprimé leur souhait de s’y associer. L’organe en question fera office d' »instrument d’aide à la décision et de plateforme d’élaboration du programme électoral du parti, dans le cadre de la campagne ». Et de préciser qu’il aura également pour mission de « renforcer le soutien populaire aux institutions de l’Etat, en consolidant et élargissant la participation aux rendez-vous électoraux, dans la perspective de préserver la légitimité des institutions ».
Le candidat malheureux à l’élection présidentielle du 12 décembre 2019 a également annoncé que cette commission s’emploiera à impliquer les jeunes, les femmes, les étudiants, les élites et toutes les strates de la société dans le processus électoral. De plus, elle contribuera à renforcer l’acte démocratique en assurant le succès du processus électoral, depuis la collecte des signatures jusqu’à la gestion de la campagne électorale et l’analyse des résultats, afin de garantir en fin de compte l’intégrité du scrutin.
M. M.
