De Villepin : «L’Algérie a la capacité de faire passer des messages»

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Former French Prime Minister Dominique de Villepin arrives at Saint Sulpice church in Paris, Monday, Sept. 30, 2019. Past and current heads of states are gathering in Paris to pay tribute to former French president Jacques Chirac. A private family church service for Chirac, who died last week at the age of 86, is taking place Monday. (AP Photo/Michel Euler)/MEU10/19273765564781//1909302321

/Invité sur une émission de grande écoute sur France 2, l’ancien Premier ministre français, Dominique De Villepin, a donné sa vision sur le conflit russo-ukrainien.

L’invité de la chaîne française insistera au cours de son intervention sur l’action diplomatique que devra mener un ensemble d’acteurs pour pouvoir déboucher à un résultat concret sur le terrain. En évoquant les Européens, il suggère «de renforcer notre main en matière de négociation», dira-t-il car il craint que les actions entreprises jusqu’à présent soient à «contre temps» du cours des événements. Il qualifiera de «contre signal» le message délivré par les dirigeants européens réunis dernièrement à Versailles. «Aussi sympathique que soit ce rassemblement, le message n’était pas forcément de circonstance», estimera l’ancien ministre des AE de la France qui enchaînera en délivrant une véritable leçon de conduite à tenir pour la diplomatie de l’Union européenne. «Dans ces circonstances là, on doit faire sobre. Dans ces circonstances, on affiche une détermination qui ne va pas de pair avec des photos de famille et ou des diners de banquet», s’est-il écrié. Et d’ajouter : «Face à cela, nous devons prendre la mesure de l’enjeu mondial, en cela qu’il nous faut faire des propositions qui ne sont pas encore sur la table.»

A une question du présentateur de l’émission sur le rôle que pourrait jouer la Chine dans les pourparlers pour mettre fin à ce conflit, De Villepin dira que «c’est un enjeu essentiel». Il expliquera que «parmi les pays qui ont une capacité à agir vis-à-vis de la Russie, il y a bien sûr la Chine.» Selon lui, «dans son choix à s’opposer à l’Occident, Poutine compte sur la Chine qui n’a pas forcément intérêt à le suivre ni à le laisser tomber d’ailleurs, car ses intérêts dans la mondialisation ne sont pas forcément les mêmes que ceux des Russes». Mais pour l’ancien responsable français, d’autres pays pourraient intervenir positivement dans le conflit. Il citera la Turquie et Israël qui se sont déjà impliqués dans le dossier mais il rajoutera le nom de l’Algérie dans la liste très restreinte des pays qui ont, selon ses dires, «la capacité de faire passer des massages». Cela permettra selon lui d’élever le niveau du dialogue et de l’action diplomatique.   

Il a également rappelé que le discours des dirigeants européens change de ton et de contenu. «Il faut aussi montrer au monde que nous nous soucions du monde», suggérant même de passer aux actes par ces temps de crise en partageant les risques alimentaires et énergétiques avec des pays du Moyen Orient et d’Afrique.  «Soyons solidaires et ne nous parlons plus à nous mêmes», dira-t-il à ce propos.

R. M.