/La campagne pour l’élection des Assemblées populaires communales (APC) et de wilayas (APW), débute aujourd’hui. Une campagne de 20 jours au cours desquels les 23.486 candidats tenteront de convaincre à travers les 58 wilayas et 1.541 communes que compte l’Algérie depuis son nouveau découpage administratif.
Un tirage au sort relatif à la répartition du temps d’antenne entre les candidats a été organisé, dimanche dernier, en présence des représentants des partis et des listes indépendantes. Et pour la première fois, six chaînes de la Télévision publique et cinq chaînes de la radio nationale ont été mobilisées, avec l’implication de toutes les radios locales. Un volume horaire de 318 heures pour la télévision, 315 pour les chaînes de la radio nationale et 1.564 pour les radios locales, soit un volume horaire total de 2.197 heures qui sera consacré à la diffusion des interventions des candidats.
Il est attendu la participation de 23.717.479 électeurs que compte le corps électoral, appelé au rendez-vous du 27 novembre prochain, pour élire les membres des assemblées populaires communales et de wilayas. Ceux-ci seront élus pour un mandat d’une durée de cinq ans, au scrutin de liste ouverte à la représentation proportionnelle avec vote préférentiel, comme le prévoit l’article 169 de la loi électorale. L’ANIE qui chapeaute le scrutin a attribué pour chaque liste un numéro d’identification. Les listes partisanes sont numérotées de 001 jusqu’à 100, alors que les listes indépendantes portent les numéros 101 et plus pour faciliter l’opération, en sus d’un numéro d’identification pour les assemblées populaires communales (APC) et de wilayas (APW).
Concernant l’encadrement des bureaux de vote, le président de l’instance en charge des élections (ANIE), M. Charfi, a affirmé que l’opération requiert la mobilisation de 800.000 encadreurs pour 61.696 bureaux et 13.326 centres de vote.
23.483 candidats, dont 1.158 pour les APW
Ils sont nombreux à postuler pour des sièges des 58 APW et 1.541 APC, malgré les nombreux dossiers rejetés. Ces rejets de candidatures sont venus s’ajouter aux derniers amendements de la loi électorale, notamment son article 316 qui fixe un seuil de parrainage des électeurs (25.000 signatures individuelles, recueillies au moins dans 23 wilayas). A cela, s’ajoute l’obligation de la parité homme-femme sur les listes de candidatures. L’on apprend, ainsi, qu’il a été enregistré le retrait de 22.325 dossiers de candidature pour les Assemblées populaires communales (APC). Et rien que pour ces dernières (APW), 1.158 dossiers de candidature ont été retirés, dont 877 l’ont été par 48 partis politiques agréés et 281 par des listes indépendantes. Par ailleurs, le nombre des formulaires de souscription de signatures individuelles pour les APC et APW a atteint les 13.698.013. Telles sont les données communiquées par le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), Mohamed Charfi.
L’ANIE a révélé, en outre, le dépôt de 1.100.634 dossiers pour les APW dont 66% ont été acceptés, soit 727.938 dossiers.
«Des rejets approuvés par le conseil d’Etat»
De nombreux refus ont été notifiés par l’ANIE, dont la plupart concerne d’anciens élus locaux, ainsi que des entrepreneurs et hommes d’affaires qui se sont présentés sous la bannière du FLN, RND, et le front El Moustakbel.
Selon certaines informations, les enquêtes diligentées par les sûretés de wilaya à travers le territoire national ont fait ressortir des casiers judiciaires comportant des peines lourdes pour certains, d’autres sont poursuivis pour évasion fiscale, alors qu’une bonne partie ne justifiait pas de la carte militaire. Il en est, même, des candidats qui font l’objet d’enquêtes préliminaires pour malversations et mauvaise gestion. Pour justifier les nombreux cas de refus de candidatures, le président de l’ANIE qui intervenait, hier, depuis Bouira précisera que 75% des décisions de rejets de candidatures approuvées par le Conseil d’Etat. «Les 3/4 des décisions de rejet de candidatures prises par l’ANIE ont été validées et approuvées par le Conseil d’Etat, tandis que 25% de décisions de rejet ont fait l’objet d’annulation par les instances judiciaires», a expliqué à la presse le président de l’ANIE, qui a inspecté dans la matinée, deux salles-modèle fin-prêtes pour abriter des meetings électoraux à Bouira. Il expliquera, toutefois que pour les 25% des rejets annulés par la justice, l’ANIE a revu ces décisions sur la base de grosses de jugements en vue de réhabiliter les candidatures concernées, tout en réaffirmant l’engagement de son instance à «lutter contre la fraude électorale et l’argent sale». Et à ce propos, il dira que «le rôle de l’ANIE est, non seulement, d’organiser des élections, mais surtout d’approfondir la démocratie constitutionnelle via des pratiques saines et transparentes».
B. A.