PAR NABIL MANSOURI
Les années passées par un employé au service militaire national seront désormais prises en compte lors du départ en retraite. La nouvelle a été annoncée hier par le ministre du travail, de l’emploi et de la sécurité sociale, Fayçal Bentaleb.
Dans une déclaration à la presse, en marge de sa visite d’inspection effectuée dans la wilaya de Tiaret, le ministre a affirmé que les années passées au service national ainsi que le maintien en poste après la période réglementaire ou le rappel pour des années en plus au sein du service militaire, en cas de force majeure, seront comptabilisées dans le calcul de la retraite à l’âge de 60 ans.
Il a ajouté que le retraité pourra aussi bénéficier de ses années passées au service national dans sa carrière professionnelle et même pour les promotions. Le ministre a considéré que cette mesure est un « avantage social qui s’ajoute à d’autres et qui doit être valorisé », soulignant que ce « privilège » ne sera pas profitable aux travailleurs qui ont pris leur retraite dans la forme proportionnelle ou anticipée avant l’année 2016.
En effet, une décision interministérielle a été signée en août dernier par le ministre du travail, fixant la durée du service national, du maintien après la période réglementaire et le rappel en cas de mobilisation. Le principe de comptabiliser les années du service national dans la retraite a été pris en compte dans le décret 74-103 du 15 novembre 1974, mais a été par la suite annulé.
Ce même principe est réapparu dans le décret 14-06 daté du mois d’août 2014, qui a introduit les années du service national dans l’allocation de retraite et même en
tant qu’années d’expériences pour l’employé. Malgré ces textes de loi, cette mesure n’a jamais été appliquée sur le terrain, ce qui a poussé le ministère à signer cette décision afin de faire profiter les retraités de cet avantage.
La CNR passera «du voyant orange au vert dans les plus brefs délais»
Par ailleurs et concernant le déficit enregistré par la caisse nationale des retraites (CNR), le ministre a indiqué qu’il est « temporaire et non permanent ». Selon lui, il existe des indicateurs positifs sur le renforcement du système de sécurité sociale « avec la conversion du secteur informel vers le secteur formel en utilisant des outils de sensibilisation et de contrôle pour éliminer ce déficit le plus rapidement possible ».
Pour M. Bentaleb, « la caisse nationale des retraites passera du voyant orange au vert dans les plus brefs délais », en raison d’un développement bâti sur des fondements scientifiques, considérant que cette préoccupation du déficit de la caisse est portée par tous, y compris les pouvoirs publics.
Il explique à ce propos que des outils de contrôle accompagnés d’opérations de sensibilisation sont déployés pour élargir l’assiette des cotisations pour contribuer à mettre le système de sécurité sociale dans un cadre confortable et équilibré. Ce qui permettra, selon lui, d’attirer les investissements et offrir de la sécurité aux opérateurs économiques.
En 2022, le déficit de la caisse nationale des retraites s’est élevé à 376 milliards de dinars, alors qu’en 2021, il était de 540 milliards de dinars. Ce déficit a été expliqué par l’impact de la Covid-19 qui a fait chuter les recettes de la Cnas et de la CNR, en raison de l’absence de création d’emplois pendant les deux ans de pandémie.
Sur un autre volet, le ministre a annoncé que le dossier d’intégration, qui a été approuvé par le président de la République, sera clôturé d’ici la fin de l’année en cours. Cette opération concerne environ un demi-million de jeunes, « ce qui est considéré comme un acquis social qui doit être valorisé », a-t-il souligné, estimant que fournir autant de postes d’emplois dans les conditions économiques mondiales actuelles est un véritable défi.
N. M.
