Des pôles spécialisés : la nouvelle stratégie industrielle de l’Etat

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 Dans un contexte mondial marqué par des défis économiques majeurs, l’Algérie s’engage résolument sur la voie de la diversification de son économie.

PAR NABIL M.

L’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI) a récemment dévoilé une ambitieuse stratégie visant à créer des pôles industriels spécialisés dans plusieurs wilayas du pays. Cette initiative, présentée lors d’une journée d’information organisée à Alger, s’inscrit dans une vision à long terme visant à renforcer la production locale, réduire la dépendance aux importations et stimuler l’exportation.

Lors de cette rencontre, qui a vu la participation de représentants des deux chambres du Parlement, des responsables d’organisations patronales et d’associations professionnelles, ainsi que des opérateurs économiques, M. Omar Rekkache, Directeur général de l’AAPI, a souligné l’importance de ces pôles industriels dans la création de valeur ajoutée et la diversification de l’économie nationale. «Ces zones spécialisées contribueront à pérenniser notre économie en établissant un tissu industriel homogène capable de répondre aux besoins nationaux et de se tourner vers l’exportation à l’avenir», a-t-il déclaré.

En coordination avec le Conseil du renouveau économique algérien (CREA), l’AAPI travaille à réunir les conditions propices au lancement de ces pôles, qui couvriront des secteurs clés tels que l’industrie du cuir et des chaussures à Médéa, le textile et les vêtements à Relizane, ainsi que la fabrication de pièces de rechange et de manutention à Oran. Le même responsable a tenu à préciser que la création de ces zones spécialisées «ne signifie pas l’interdiction d’exercer ces activités ailleurs».

Un pôle dédié aux fournitures scolaires à Bordj Bou Arréridj

Parmi les projets phares figure la création d’un pôle industriel spécialisé dans la production de fournitures scolaires à Bordj Bou Arréridj. Ce projet, qui s’étendra sur une superficie de 8 hectares dans la zone de «Rmail», vise à renforcer la production locale et à réduire la facture d’importation, estimée entre 70 et 80 millions de dollars par an. «Ce pôle permettra de garantir une autosuffisance nationale en fournitures scolaires tout en offrant des produits à des prix abordables, soutenant ainsi le pouvoir d’achat des citoyens», a expliqué M. Rekkache.

Le pôle de Bordj Bou Arréridj ne se limitera pas à la production. Il encouragera également l’intégration des Petites et moyennes entreprises (PME) dans la chaîne de valeur, que ce soit dans la fabrication des matières premières, la distribution ou la commercialisation. «Ce projet créera une dynamique économique forte, tant au niveau local que national, et ouvrira la voie à la création d’autres pôles industriels», a-t-il ajouté.

Réduction des importations et transfert de technologies

Pour sa part, le président du CREA, M. Kamel Moula, a mis en avant les avantages économiques de ce projet, notamment la réduction de la facture d’importation et la consolidation de l’offre locale. «Avec la hausse des coûts de transport internationaux, il est essentiel de développer une industrie locale compétitive. Ce pôle servira également de catalyseur pour l’exportation», a-t-il affirmé. M. Moula a également insisté sur la nécessité de développer des programmes de formation spécialisés pour assurer une main-d’œuvre qualifiée, essentielle à la réussite de ces industries. Ce projet est marqué par un engagement fort des autorités locales. Le wali de Bordj Bou Arréridj, M. Kamel Nouicer, a salué cette initiative, rappelant les atouts logistiques et géographiques de la wilaya. «Ce projet contribuera directement à la réduction des importations et au transfert de technologies. Nous nous engageons à accompagner tous les investisseurs qui souhaitent participer à cette démarche», a-t-il déclaré.

Lors de cette journée d’information, une vision intégrée a été présentée aux opérateurs économiques, mettant en lumière les opportunités d’investissement dans le secteur des fournitures scolaires. Les défis et les obstacles auxquels font face les investisseurs ont également été discutés, dans l’objectif de créer un environnement propice au développement industriel.

En somme, la création de ces pôles industriels spécialisés représente une étape importante pour l’Algérie, témoignant d’une volonté politique forte de diversifier l’économie, de réduire la dépendance aux importations et de positionner le pays comme un acteur compétitif sur le marché international, engageant l’Algérie sur la voie d’une croissance économique durable et inclusive.