PAR DJILALI B.
EN QUÊTE de motif d’escalade, Israël, malgré « ses victoires » militaires, continue de s’engluer à Ghaza en s’aliénant même ses soutiens dont la symbolique abstention des Etats-Unis lors du vote de la résolution présentée par les dix membres non élus au Conseil de sécurité de l’ONU, a trouvé la solution en allant à l’affrontement direct avec l’Iran. Israël a lancé depuis le Golan syrien occupé des raids aériens qui ont ciblé Damas et détruit entièrement une annexe de l’ambassade d’Iran. Huit morts ont été enregistrés parmi le personnel qui était dans le bâtiment. Des victimes parmi lesquelles au moins sept membres des Gardiens de la révolution d’Iran, a confirmé Téhéran. Israël cherche depuis longtemps à entraîner l’Iran dans un conflit ouvert en ciblant ses chercheurs, ses responsables militaires qui encadrent des groupes de résistants en Irak et en Syrie, ou encore les éléments du Hezbollah libanais et les Houthis estampillés prolongement idéologique et militaire de l’Iran soupçonné d’en être le parrain. Mais cette attaque de trop, ayant ciblé de plus une représentation diplomatique, est une provocation directe visant à faire sortir Téhéran de sa politique de retenue. Dans le contexte actuel de tension dans la région, l’Etat sioniste s’engage dans une voie à risque, même si ses alliés ne le lâcheront pas même s’il provoque l’embrasement du Moyen-Orient.
Téhéran, engagé dans une confrontation indirecte de long terme, un conflit de faible intensité pour l’affaiblir à l’usure, a promis de riposter à ce raid contre son consulat à Damas. « L’ennemi israélien a lancé des frappes aériennes depuis le Golan syrien occupé, visant l’annexe de l’ambassade iranienne à Damas », a affirmé le ministère syrien de la Défense. « Tous ceux qui se trouvaient à l’intérieur ont été tués ou blessés », a précisé le ministère.
L’Iran promet une réponse « décisive »
L’ambassadeur d’Iran à Damas, Hossein Akbari, a affirmé que l’annexe de l’ambassade a été visée par six missiles tirés par des chasseurs F-35. Il a assuré que l’Iran allait apporter une réponse décisive à cette attaque. Le ministre des Affaires étrangères iranien a, de son côté, appelé la communauté internationale « à apporter une réponse sérieuse aux frappes israéliennes ». Comme d’habitude, les responsables israéliens ne confirment ni ne commentent ces attaques. Ni encore les liquidations physiques – une spécialité des services de renseignement israéliens – d’officiers et chercheurs iraniens.
Malgré ses promesses de riposte, l’Iran semble privilégier la stratégie de harcèlement à travers des frappes épisodiques contre des positions de l’armée israélienne, notamment au Sud Liban alors que l’agression contre Ghaza a fini par révéler au monde la nature du gouvernement Netanyahou et partant de l’Etat sioniste.
Les développements actuels pourraient changer la tactique iranienne dont d’ailleurs les alliés dans la région sont déjà mobilisés en soutien aux Palestiniens de Ghaza. Cela, d’autant plus que c’est le cinquième raid israélien sur des positions iraniennes à Damas. Si l’objectif d’Israël est d’entraîner l’Iran dans une guerre ouverte, l’option porte le risque d’embraser toute la région.
L’Etat sioniste fera face également à plusieurs fronts à ses portes. Ce qui pousserait ses alliés, notamment les Etats-Unis et le Royaume-Uni, jusque-là cantonnés dans l’approvisionnement d’Israël en armes et munitions et la gestion de la navigation dans la mer Rouge perturbée par les Houthis, à s’impliquer directement dans le conflit. Estil opportun pour les Etats-Unis de prendre directement part à un conflit qui pourrait être fatal pour le candidat Biden ? N’y a-t-il pas un choix entre sauver l’Etat d’israël et le gouvernement extrémiste et raciste de Netanyahou ? Bien entendu, en attendant la riposte de l’Iran ou un sursaut de la communauté internationale pour mettre fin aux agissements d’Israël.
D. B.