Par Brahim Aziez
Après le coup de pouce qui vient d’être donné à la culture du maïs, de nouvelles mesures d’encouragement viennent d’être consenties par les pouvoirs publics pour la culture du tournesol. Du coup, des subventions seront accordées aux agriculteurs investis dans ce créneau et ayant adhéré au programme du ministère de l’Agriculture et du Développement rural (MADR). Une subvention de 3000 DA/quintal est ainsi accordée au producteurs de semences de tournesol, qu’ils soient organisés en unités de production agricole, en sociétés industrielles ou à titre individuel. Ceux qui sont organisés en coopératives agricoles voient cette subvention passer à 3500 DA/quintal. Cette subvention est toutefois conditionnée par l’existence d’un contrat liant ces agriculteurs à des transformateurs. Ces derniers bénéficieront, eux aussi, d’une subvention de 3500 DA/quintal.
Et pour mieux booster l’ensemble de la chaine, les réseaux de stockage seront, à l’instar des producteurs et des transformateurs, soutenus par des subventions de 900 DA/quintal stocké, qu’il s’agisse de l’Office national des aliments de bétail (ONAB) ou toute autre entreprise économique en charge du stockage.
Cet ensemble de mesures avait été annoncé en mars dernier par le secrétaire général du MADR à l’occasion du lancement du programme de production des oléagineux pour la saison. Ce programme qui entre dans le cadre du développement des agricultures stratégiques entend atteindre l’objectif fixé de 45.000 hectares d’ensemencement, encouragé par un certain nombre d’incitations qui ont été dévoilées par le secrétaire général du ministère de l’Agriculture et du Développement rural, lors d’une réunion technique tenue en présence de représentants des professionnels du secteur (Chambre nationale de l’agriculture, Conseil national interprofessionnel des céréales…), des investisseurs, d’opérateurs privés et publics, ainsi que des directeurs des instituts techniques concernés. La campagne de labours et de semis de ces cultures oléagineuses, dont celle du tournesol, a débuté durant le mois de mars dernier pour s’étendre jusqu’à la mi-mai pour les régions du Nord, et de fin juin à juillet prochain dans le Sud.
150.000 hectares et 135 millions de litres d’huile par an à l’horizon 2026
La première phase de ce programme a porté sur une plantation de 10.000 hectares entre mars et juin dernier dans les wilayas du Sud, alors que les 35.000 hectares restants ont été plantés au niveau des wilayas du Sud.
Les superficies des oléagineuses devraient augmenter progressivement pour atteindre 80.000 hectares en 2025, puis 150.000 à l’horizon 2026, avec une production prévisionnelle de 300.000 tonnes de grain de tournesol et 135 millions de litres d’huile par an. C’est du moins ce qu’avait révélé, alors, Mohamed-El Hadi Sakhri, directeur de la production et de la régulation des filières végétales au MADR.
Ces quantités escomptées permettraient à l’Algérie de réduire ses importations d’huiles brutes et de tourteaux utilisés dans l’alimentation du bétail, a-t-il assuré en rappelant la facture colossale de ces deux produits est estimée à presque 1,2 milliard de dollars par an.
L’initiative avait été saluée par le secrétaire général du Conseil national interprofessionnel de la filière des céréales qui y voit, outre l’intérêt économique de la relance de cette la filière, l’amélioration du rendement du blé à travers le système de rotation. Abdelghani Benali avait, ainsi, estimé que cette filière constituait une aubaine pour les céréalicultures qui auront l’occasion de cultiver les oléagineux sur les surfaces dédiées à la culture des céréales juste après la campagne moisson battage. Et «outre la diversification de la production agricole, ce système de rotation contribue grandement à la fertilisation des sols », avait-il soutenu.
L’exportation de l’huile de table algérienne en perspective
Le 1er septembre dernier, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural annonçait que plus de 300.000 hectares de terres agricoles avaient été dédiées aux cultures oléagineuses dans le Sud, une opération qui entre dans le cadre de à la mise en valeur des terres agricoles dans les wilayas du Sud, et du développement de l’agriculture saharienne. Youcef Cherfa – qui présidait l’ouverture d’une rencontre nationale avec les investisseurs bénéficiaires de terres agricoles dans le cadre du droit de concession, octroyées à travers l’Office de développement de l’agriculture industrielle en terres sahariennes (ODAS) – a souligné que ces 300.000 hectares permettront « la production d’une huile de table 100% algérienne, avec la possibilité de s’orienter vers l’exportation à l’avenir».