PAR M. MANSOUR
Intervenant hier devant les membres de la commission des affaires économiques, du développement, de l’industrie, du commerce et de la planification à l’assemblée populaire nationale, le ministre du commerce et de la promotion des exportations, Tayeb Zitouni, a exposé les principaux éléments de la stratégie mise en œuvre par son département pour l’année 2024. Au cours de son intervention, il a éclairé les efforts entrepris par son ministère pour mener à terme les démarches déjà initiées ainsi que celles programmées
pour l’année 2024. Dans cette optique, il a fait référence aux projets de décrets exécutifs visant à définir les marges bénéficiaires sur les produits de large consommation importés, tout en mettant en relief le débat suscité à ce sujet.
« Des interrogations ont été soulevées ici et là, remettant en question notre positionnement
actuel entre une économie dirigée et une économie de marché », a-til noté, affirmant que « tout en étant en faveur de l’économie de marché, je tiens à souligner qu’il nous arrive parfois de devoir nous appuyer sur la loi 03-04 et d’autres dispositions légales destinées à protéger le consommateur, afin d’intervenir en cas de dépassement dans l’application des prix, notamment pour les produits subventionnés ou soumis à des autorisations d’importation ».
Nécessité d’un recensement des capacités productives
Toujours dans le contexte des importations, et en réponse aux exigences du marché national, le ministre a annoncé le démarrage de la deuxième phase du recensement des capacités de production nationales. Cette initiative, a-t-il expliqué, vise à fournir des données précises et exploitables dans le domaine du commerce extérieur et de l’approvisionnement du marché. Sur ce point, il a invoqué les précisions du président de la République, ayant dans l’une de ses déclarations clairement stipulé que l’importation n’est pas interdite, mais qu’elle doit être rationalisée.
« Dans cette perspective, notre objectif est d’interdire l’importation des produits que nous fabriquons localement. S’agissant des produits qui ne sont pas disponibles sur le marché national, nous les importons en l’état, alors que nous veillons à importer les produits dont la production locale ne couvre pas les besoins du marché national », a-t-il expliqué, en mettant en évidence les difficultés rencontrées par son département pour évaluer, de manière précise, les besoins qui restent à couvrir en raison de l’absence d’une vision globale de la production nationale. S’agissant de la distribution des produits et de la lutte contre la spéculation illicite, Zitouni a souligné le manque criant de plateformes de distribution sur le marché algérien. Tout en plaidant en faveur de la création de telles plateformes afin de mettre un terme au phénomène de la multiplication des intermédiaires et de la spéculation illicite, il a défendu l’adoption par son département d’une approche différente de celles mises en œuvre jusqu’à présent. « La loi sur la spéculation est l’une des meilleures adoptées par l’APN, sauf que son application se fait selon plusieurs approches. »
« Mais de notre côté, nous avons opté pour une approche économique axée sur la disponibilité et la distribution équilibrée et équitable des produits, répondant ainsi aux besoins à l’échelle nationale », a-t-il affirmé.
Des showrooms ouverts en Côte d’Ivoire, au Niger, au Nigeria, en Afrique du Sud et même en Europe
Et d’ajouter : « Malgré les difficultés rencontrées en raison du manque de grandes surfaces de distribution, nous avons consenti d’importants investissements pour résoudre ce problème, et nous avons confié à l’entreprise Magros la responsabilité de gérer cet aspect en attendant la concrétisation de nos projets, avec la collaboration d’opérateurs privés. » Dans son intervention, Zitouni a également abordé la stratégie de son département pour promouvoir les importations. A ce sujet, il a expliqué que celle-ci visait à mettre en place des vitrines permanentes pour la distribution et la promotion des produits algériens en Afrique et en Europe. Il a d’ailleurs fait savoir que des succursales de la Safex seront ouvertes en Côte d’Ivoire, au Niger, au Nigeria, en Afrique du Sud et même en Europe.
Rappelons que cette démarche fait suite à l’inauguration, en septembre 2023, d’expositions permanentes mettant en avant la production nationale à Nouakchott (Mauritanie) et à Dakar (Sénégal), dans le dessein de stimuler les échanges commerciaux entre l’Algérie et ces deux pays.
M. M.