Par Abdellah B.
Le secteur minier en Algérie se développe à un rythme soutenu durant ces dernières années. Du renforcement de l’activité recherche-exploration à la mise en place des premiers jalons d’une réelle industrie minière, le secteur sort désormais de sa léthargie pour devenir l’un des piliers de l’économie nationale.
Dans la nouvelle feuille de route visant le développement de ce secteur, le département des mines mise sur la création des pôles industriels. Il s’agit de l’un des points cardinaux de cette nouvelle stratégie dont les grands axes ont été présentés jeudi devant l’Assemblée nationale par Mohamed Arkab, ministre d’Etat, ministre de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelables. Selon le ministre, la réussite de cette nouvelle stratégie de polarisation de l’industrie minière du pays reste tributaire de l’activité de recherche-exploration. Une manière de mettre en évidence les ressources minières du pays et les caractéristiques de chaque région. En effet, les grandes lignes de cette nouvelle politique commencent déjà à se dessiner sur le terrain. De grands projets sont en phase de concrétisation, dont les plus importants sont Gara Djebilet, le projet de phosphate intégré et la mine de zinc de Oued Amizour. Des projets qui ont déjà donné naissance à de grands complexes de transformation de la matière première dont l’acte est signé durant l’année en cours.
De l’Est à l’Ouest au Grand Sud, l’activité de recherche-exploration s’est intensifiée ces dernières années. Une manière d’assurer le meilleur accompagnement de la nouvelle politique d’industrialisation initiée par les plus hautes autorités du pays. S’exprimant sur ce point en particulier devant l’Assemblée nationale, Mohamed Arkab affirme que les recherches en cours dans 23 wilayas du pays ont donné des «résultats positifs». «Ces travaux nous ont permis de découvrir des substances imprévisibles», explique-t-il. En fait, d’après les spécialistes, l’Algérie regorge d’importantes potentialités minérales qui attendent encore leur mise en valeur. Actuellement, les travaux sont axés sur l’actualisation de la cartographie minière du pays qui ne cesse d’ailleurs de s’enrichir d’une année à l’autre. Une enveloppe de 5 milliards DA a été allouée pour le renforcement de cette activité stratégique et indispensable pour le développement du secteur minier en Algérie. Cette démarche s’inscrit dans le cadre de la nouvelle politique de développement du secteur qui devrait s’imposer dans les années à venir comme l’un des plus importants contributeurs au Trésor public en matière d’exportations hors hydrocarbures.
Certes, la mise en valeur de toutes les richesses minières du pays n’est pas une chose aisée. Elle implique des ressources énormes, matérielles, humaines et financières, pour explorer une superficie de 2 millions de km2. C’est un défi qui mérite d’être relevé pour permettre à l’Algérie d’avancer, soit en matière de formation de ressources humaines qualifiées, ou encore en termes de diversification de sa production minière. Cette dernière reste encore loin des capacités naturelles du pays en raison du retard enregistré dans la mise en valeur des ressources minérales du pays depuis des décennies, faute d’une réelle volonté politique. Il fallait donc attendre l’année 2022 pour que le secteur des mines soit visé par un véritable programme de développement qui s’est axé à la fois sur la recherche-exploration, l’exploitation et la transformation. Résultat des courses, le secteur s’ouvre de nouvelles perspectives sur le plan local et international.