A l’approche de la saison des grandes chaleurs et afin d’éviter de voir nos forêts se transformer en un véritable brasier, comme cela a été le cas l’année dernière, les efforts se multiplient pour le renforcement du dispositif anti feux de forêts.
C’est ce qu’a confirmé, hier, Abdelghani Boumessaoud, sous-directeur de la protection du patrimoine forestier à la Direction générale des Forêts sur les ondes de la radio nationale en déclarant être fin prêt pour affronter les éventuels feux de forêts. «Il y a eu la mise en place de 400 unités de postes de vigie, plus de 600 brigades mobiles d’intervention, avec un effectif de 2791 éléments, renforcées par une cinquantaine de camions citernes d’une grande capacité. Ajouté à cela la mobilisation de 3261 points d’eau, ainsi que 53 véhicules de liaison», indique-t-il. En plus de cela, le responsable a souligné la mise en place de 30 colonnes mobiles ainsi que la mobilisation de 80 camions citernes en plus, un renforcement de matériel qui permettra à ses services de «doter 10 autres wilayas de colonnes mobiles», précise-t-il. Aussi, pour une utilisation rationnelle et réfléchie, explique le responsable, ce dispositif est destiné aux zones les plus vulnérables, situées majoritairement dans des montagnes. «Nous savons pertinemment quelles sont les wilayas les plus vulnérables pour ce phénomène des incendies de forêt pendant ces 40 dernières années», assure-t-il, poursuivant : «La majorité de nos forêts se situe dans des zones montagneuses à reliefs accidentés. C’est pour cela que la première alerte est la phase la plus importante.» Le responsable ajoute que «les incendies font partie des phénomènes qui reviennent chaque année», d’où «la nécessité de travailler conjointement avec la population, les habitants des zones vulnérables et la protection civile.»
«Cartographie de la sensibilité des zones forestières»
Concernant le cauchemar vécu l’an dernier, le responsable a affirmé que cela est loin d’être une situation exceptionnelle et que l’Algérie a toujours été sujette à des feux de forêts dévastateurs comme cela a été le cas notamment en 1983, où 220.000 hectares ont été consumés par les flammes ou encore en 2012 où 100.000 hectares se sont embrasés. Pour prévenir ce genre de catastrophe, la direction générale des forêts et en s’appuyant sur les données, bilans et analyses des précédentes catastrophes a procédé à la création d’une «cartographie de la sensibilité des zones forestières par rapport aux incendies», a annoncé Benmessaoud qui affirme que ses services sont «en parfaite connaissance de la spécificité de la couverture forestière algérienne hautement inflammable». Indiquant que 70% des incendies de l’année dernières étaient de nature criminelle, Benmessaoud a insisté sur la nécessité de la mobilisation des habitants dans les dispositifs d’alerte des incendies. «Nous considérons les habitants comme des partenaires privilégiés» a-t-il affirmé en annonçant l’organisation de ces derniers en 2353 comités de riverains qui ont été formés par ses services pour prêter main forte en cas de déclenchement d’un feu de forêt. «Nos partenaires ont pour mission d’entretenir les périphéries des villages en les débroussaillant ainsi que donner l’alerte dans les premières minutes suivant l’incendie», précise-t-il.
W. S.
