PAR NABIL M.
Pour structurer cette opération d’envergure et garantir un approvisionnement fluide et équitable à travers le pays, le ministre du secteur, Youcef Chorfa, a ordonné la création d’une commission technique restreinte, composée de l’ensemble des secteurs impliqués, qui sera chargée de superviser l’ensemble de l’opération d’importation et de distribution des têtes de bétail, conformément aux directives du président de la République.
Cette décision a été prise lors de la réunion du ministre hier avec la Commission nationale chargée de cette opération et qui a validé un plan préliminaire couvrant toutes les étapes logistiques, à partir de l’arrivée des navires transportant les ovins dans les ports désignés, jusqu’à leur mise en vente directe aux citoyens à travers les différentes wilayas du pays. Cette rencontre a rassemblé des représentants de plusieurs ministères (Intérieur, Finances, Transport, Travail, Industrie, Commerce intérieur), ainsi que des représentants de la Gendarmerie nationale, de la Sûreté, des Douanes, des Directions agricoles de wilayas stratégiques (Alger, Blida, Bouira, Boumerdès), et des entreprises publiques concernées.
Cette commission technique, qui sera mise en place à cette occasion, aura pour mission d’organiser la répartition des quotas de bétail par wilaya, de coordonner la mise en place des points de vente et de fixer la date de démarrage des opérations de commercialisation. Ces dernières devraient commencer dans la dernière décade du mois d’avril, avec un prix uniforme sur l’ensemble du territoire national.
Prix plafond et vente encadrée
Cette décision s’inscrit dans la mise en œuvre des orientations du président Abdelmadjid Tebboune, qui avait ordonné, en mars dernier lors du Conseil des ministres, l’importation d’un million de têtes de bétail pour réguler le marché et lutter contre la flambée des prix. Le chef de l’Etat a également exigé l’élaboration d’un cahier des charges fixant un prix plafond pour ces importations, tout en garantissant l’approvisionnement via des établissements publics spécialisés.
Ainsi, l’Etat prévoit de vendre ces moutons importés à travers des entités publiques telles que la Société algérienne des viandes rouges (Alviar) et le groupe Agrolog, via sa filiale SARPA, en s’appuyant sur des points de vente agréés. Une attention particulière est également portée aux travailleurs des secteurs publics avec des quotas qui leur seront réservés, notamment dans la wilaya d’Alger, avec des moutons proposés à des tarifs encadrés oscillant entre 50 000 et 60 000 DA, en deçà des prix du marché.
Des instructions ont été adressées aux administrations publiques pour recueillir les listes des employés intéressés, accompagnées de coordonnées certifiées par les comités sociaux, en vue d’une distribution encadrée et équitable.
L’objectif affiché du gouvernement est d’éviter les désordres observés l’année précédente, mettre fin aux spéculations, assurer une large couverture de la demande nationale et, surtout, préserver le pouvoir d’achat des familles durant cette période sensible. Une initiative qui, si elle est rigoureusement appliquée, pourrait marquer un tournant dans la gestion des préparatifs de l’Aïd.
Le compte à rebours est ainsi lancé, reste à voir si cette vaste opération, l’une des plus importantes ces dernières années, parviendra à concilier abondance, accessibilité et sécurité pour les millions de familles algériennes concernées.