Djamâa El Djazaïr : les structures du « référent culturel et cultuel national » dévoilées

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Djamâa El Djazaïr

Le gouvernement algérien vient de publier sept décrets exécutifs relatifs à la création, fonctionnement et statuts des structures affiliées à la Grande mosquée d’Alger (Djamâa El Djazaïr) dans le dernier numéro du Journal officiel.

En effet, les structures de la grande mosquée d’Alger sont désormais mises en place. Il s’agit du Conseil scientifique dont son organisation et son fonctionnement sont fixés, de l’Ecole nationale supérieure des sciences islamiques (Dar El Coran), du Centre de recherche en sciences religieuses et dialogue des civilisations, de sa Bibliothèque et son statut et d’un « Musée de la civilisation islamique en Algérie, peut-on lire dans le JO numéro 28 du 20 avril 2022.

Le décret exécutif modifiant le statut de l’Agence nationale de réalisation et de gestion de Djamaâ El Djazaïr et le décret exécutif fixant le statut de l’espace de la mosquée ont aussi été publiés pour finaliser l’édifice juridique et institutionnel de ce monument religieux et culturel algérien.

Rayonnement religieux et scientifique  

Ce monument religieux a désormais des objectifs clairs et inscrits dans ses textes règlementaires. A ce propos, le décret exécutif n 22-160 portant création du Conseil scientifique de Djamaâ El Djazaïr et fixant son organisation et son fonctionnement, rappelle que ce conseil est chargé notamment de diffuser « le rayonnement religieux et scientifique » de Djamaâ El Djazair à l’échelle nationale et internationale et ce, en mettant en exergue « la spécificité religieuse de la société algérienne ».

Le statut, modifié, de l’Agence nationale de réalisation et de gestion de Djamaâ El Djazaïr, précise que son appellation est changée en « l’Etablissement de gestion de Djamaâ El Djazaïr ». Il a pour mission de d’effectuer les travaux de maintenance des infrastructures, des équipements et structures relevant de Djamaâ El Djazaïr.

De son côté, l’Ecole nationale supérieure des sciences islamiques (Dar El Coran), vise à « assurer, entre autres, une formation spécialisée de haut niveau au profit des diplômés des établissements de formation et d’enseignement supérieurs et la formation des cadres qualifiés dans le domaine des sciences humaines et sociales ».

Pour ce qui est du Centre de recherche en sciences religieuses et dialogue des civilisations, il s’occupera de la recherche scientifique et des études relatifs, notamment à la promotion des valeurs de modération et de juste milieu, au développement des valeurs de tolérance, à l’instauration du référent religieux national et de la renaissance du patrimoine religieux et à la promotion du dialogue interreligieux.

L’autre structure importante de la mosquée est la bibliothèque. Elle occupera une place importante dans ce dispositif religieux et culturel hautement stratégique pour l’Algérie. Elle établira des groupes de sources d’informations dans les divers domaines de la connaissance humaine à l’instar des sciences islamiques.

« La bibliothèque est chargée aussi de créer un laboratoire de restauration des manuscrits, d’établir des relations de coopération et d’échanges avec les établissements culturels et scientifiques similaires à l’échelle nationale et internationale », précise le texte du gouvernement.

Patrimoine culturel et cultuel  

La création du « Musée de la civilisation islamique en Algérie » est relève aussi d’une approche globale impliquant un dispositif sophistiqué pour recentrer la question religieuse et culturelle algérienne autour d’un référent local loin des influences, parfois nuisibles, des référents étrangers. Placé sous la tutelle du ministre chargé des affaires religieuses et des wakfs, il illustrera la civilisation islamique en Algérie, notamment les étapes historiques qui ont forgé le référent religieux national, le patrimoine cultuel et culturel et nos traditions authentiques, l’architecture et les arts islamiques, l’histoire de l’écriture et la publication du Saint Coran.

Le musée expose au public, selon l’article 5 du décret exécutif relatif à son fonctionnement et son organisation , les fonds historiques muséographiques conservés, les documents, les images, les enregistrements, les films et tout ce qui se rapporte à la civilisation islamique et à la pratique religieuse authentique en Algérie.

Un autre texte démontre que les autorités ne veulent rien laisser au hasard. Il s’agit du décret exécutif n 22-166 fixant le statut de l’espace de Djamaâ El Djazaïr. Il donne la nature de ledit espace en le précisant qu’il s’agit d’un espace « spirituel et religieux ».