L’Algérie Aujourd’hui a posé quelques questions à Moncef Amrani, un médecin qui fait ses débuts dans la politique, en tant que candidat RND aux prochaines élections locales pour l’APW d’Alger. Il développe sa vision de la politique et délivre une partie du contenu de son programme en plaidant notamment pour l’élargissement des prérogatives des collectivités locales.
– Vous êtes médecin et candidat RND à l’APW, comment êtes-vous venu à la politique ?
Sincèrement, depuis mon jeune âge, je m’intéressais beaucoup au monde de la politique, au discours des politiciens. Quand j’étais plus jeune, j’aimais aussi regarder le journal télévisé de 20h, je lisais les journaux, en sus du fait que j’avais des voisins qui étaient dans la politique. En parallèle, je suivais aussi des études en médecine que j’adorais d’ailleurs. Et après mûre réflexion, je suis arrivé à la conclusion qu’on peut faire de la politique tout en étant informaticien, entrepreneur ou médecin. Et qu’il n’y avait pas d’études spécialisées pour faire de la politique, contrairement à la médecine qui nécessitait d’avoir un diplôme pour pouvoir la pratiquer. J’ai préféré laisser la décision jusqu’après l’obtention de mon diplôme, pour prendre le chemin de la politique. Mais, malheureusement en ce temps-là, le politicien algérien était stéréotypé, en ce sens qu’il avait une image typique particulière.
– Comment voyiez-vous la pratique de la politique en Algérie ?
On voyait surtout qu’elle était dominée par les anciens, contrairement à certains pays du monde où des Premier-ministres et des ministres étaient très jeunes à qui on a donné la chance de participer à la vie politique. Chez nous, c’était fermé, et même les circonstances n’étaient pas favorables pour cela, au vu des problèmes de l’époque. Par contre, maintenant, des jeunes peuvent prendre des postes de cadres supérieurs, de ministres et occupent des postes très sensibles dans les institutions de l’Etat. Ce qui m’a encouragé à m’engager. Il y a plus de 50 partis en Algérie, mais j’ai toujours eu un penchant pour le RND, même s’il faut le dire, quand même, le parti est passé par une période sensible. À sa création en 1997, soit 4 mois avant les élections législatives, il a eu la majorité à l’APN avec 156 sièges, puis c’était la descente aux enfers où les intérêts personnels l’ont emporté sur ceux du parti et du pays. Mais, aujourd’hui, on remarque que le RND qui avait été créé à initiative de Abdelhak Benhamouda, un symbole du nationalisme, commence à retrouver sa ligne originelle, à travers une restructuration interne.
– Qu’est-ce que vous comptez apporter de plus à la wilaya d’Alger, si vous êtes élu ?
Je dois rappeler ici que je suis issu de ce peuple. Je vis quotidiennement les mêmes problèmes que n’importe quel Algérois. J’ai choisi avec force et conviction de rester dans mon pays, alors qu’en tant que médecin, je mentirais si je vous disais que je n’ai pas eu d’opportunités pour quitter le pays, ce dont rêvent beaucoup d’Algériens qui ont perdu espoir, à mon grand regret. C’est aussi l’une des causes qui m’ont poussé à faire de la politique pour apporter ce que je peux à mon pays. Je sais que cela va être compliqué, parce que je n’ai pas de baguette magique. Je ne vais pas faire de fausses promesses. Jusqu’à présent, j’ai fait beaucoup de sorties de proximité où j’ai parlé aux gens, mais sans faire de promesses de donner des logements, ou quelque chose qui ne rentre pas dans les prérogatives de l’APW qui sont différentes de celles de l’APC. En ma qualité de médecin, je fais régulièrement des sorties, notamment dans les hôpitaux où je constate la situation désastreuse qui règne, où la moindre chose comme une seringue manque, et j’en passe des autres problèmes. Mais, il faut les classer par priorité.
– Et que prévoit votre programme pour l’APW ?
Il s’agit d’abord d’œuvrer pour élargir les prérogatives des APW, pour que demain la décision ne puisse pas être prise par une seule personne, mais par une commission ou par des vice-présidents qui auront leur mot à dire, à travers les délibérations. Ceci avant de mettre en œuvre notre programme, qui consiste à assurer le développement économique pour endiguer le taux de chômage qui est exorbitant à Alger, où existent des usines qui sont déclarées soi-disant en faillite mais qui nourrissaient une centaine de familles, et qui se retrouvent à l’abandon. Il y a aussi le problème du relogement, des habitants du vieux bâti dans la capitale, il n’y a pas peu, trois effondrements de bâtisses ont eu lieu, alors que leurs propriétaires sont prioritaires. S’agissant du domaine médical, on a pensé à développer les téléconsultations, surtout au regard de cette période de Covid-19, doter en médecins spécialistes les structures de santé de proximité ou les polycliniques. Par ailleurs, il y a le problème de stationnement et des embouteillages à Alger. J’estime que les solutions existent. Un nouveau plan de circulation dans la capitale s’impose, tout comme la construction d’au moins quatre grands parkings…je ne peux pas vous détailler l’ensemble de mon programme, c’est pourquoi je vous invite, avec votre honorable journal à venir assister à l’une de mes sorties sur le terrain, sinon à venir discuter avec nous au siège du parti.
A. R.