Ecoles privées : l’Etat veut un meilleur contrôle

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Le projet de décret exécutif, examiné par le gouvernement sous la présidence du Premier ministre Nadir Larbaoui à la fin du mois de septembre, a été présenté hier lors du Conseil des ministres. Les discussions entourant ce dossier ont été marquées par l’engagement fort du président de la République sur plusieurs points. Parmi ceux-ci figure l’harmonisation des programmes scolaires des établissements privés avec ceux du système éducatif public, ainsi que la nécessité d’un respect rigoureux de la législation dans le processus d’agrément de ces écoles qui doivent tenir compte des questions de souveraineté nationale, notamment en ce qui concerne la nature et l’origine des programmes proposés.

Dans le contexte de l’essor fulgurant de ces établissements, il est devenu impératif d’agir rapidement et efficacement pour instaurer un contrôle rigoureux sur les modalités d’agrément, ainsi que sur le fonctionnement et l’administration de ces écoles. Le texte présenté au président de la République s’inscrit parfaitement dans cette dynamique. Lors des discussions, le chef de l’Etat a réaffirmé la nécessité d’une parfaite concordance entre les programmes des écoles privées et ceux du système éducatif national, sans exception aucune.

Pour garantir la qualité pédagogique et le succès des établissements privés, le chef de l’Etat a ordonné d’instaurer des contrats de performance. Ces derniers permettront d’évaluer la valeur ajoutée de ces écoles, tout en assurant un contrôle périodique et continu. En parallèle, il a insisté sur l’impérieuse nécessité de réviser les conditions d’octroi des licences, en mettant un accent particulier sur celles qui touchent à la souveraineté nationale. Il est intéressant de noter qu’une vingtaine d’écoles privées avaient été fermées en 2023 pour avoir dispensé un programme étranger, en l’occurrence le programme français.

 

Encourager l’investissement

De plus, l’Etat souhaite encourager l’investissement dans l’enseignement privé, notamment à travers des établissements spécialisés, en particulier dans le domaine des sciences exactes, qui représentent un enjeu majeur pour l’avenir économique et technologique du pays. Cet effort pour stimuler l’enseignement privé s’inscrit dans une vision plus large qui vise à améliorer l’ensemble du système éducatif, souligne le communiqué sanctionnant cette réunion.

L’enjeu de ce texte est donc double : garantir une qualité pédagogique optimale, tout en préservant l’équité d’accès à l’éducation. Cette initiative ne peut négliger les défis économiques et sociaux qui affectent le secteur. En effet, elle vise à renforcer l’encadrement des écoles privées en établissant un cadre réglementaire solide régissant les conditions d’agrément, de fonctionnement et de contrôle. Dans un contexte où l’école privée est perçue comme un vecteur de mobilité sociale, un tel décret répond à une demande croissante pour des alternatives à un enseignement public souvent critiqué pour sa surpopulation, son manque de ressources pédagogiques et son suivi personnalisé limité, mais offre également la possibilité d’intégrer des établissements d’excellence spécialisés dans les sciences exactes. Dans cette optique, le projet de décret marque une étape charnière vers une régulation qui répond aux attentes des familles à la recherche d’une éducation de qualité pour leurs enfants, tout en s’alignant sur les impératifs de l’Etat.

M.M.